L’article que nous avons consacré à faire état des quelques dangers auxquels cette route est confrontée, a suscité des réactions que nous pensons intéressantes à évoquer ici. A nos yeux, ces interactions sont, à n’en pas douter, une parfaite illustration de la crédibilité dont jouit notre site auprès de ses lecteurs. Guineenews s’est toujours évertué à faire siennes les attentes et préoccupations des populations. Lesquelles le lui rendent bien. Nous n’en voulons comme exemple que les avis émis à la suite de la parution de ce texte sur la protection de notre réseau routier national.
Les dangers qu’entraînent certains comportements des usagers qui fréquentent cette route nationale en chantier, sont très variés. Il y en a qui contribuent à détériorer prématurément la chaussée ou à y provoquer des accidents. Nous aurons à revenir là-dessus avec plus de détails, vu qu’il s’agit d’un sujet dont l’importance pour le pays est assez grande et qu’il faille en conséquence, le considérer comme un patrimoine national à préserver, à tout prix.
Nous nous focaliserons surtout sur les gros porteurs, notamment les camions de transport de marchandises. Ils font partie du lot de véhicules qui empruntent régulièrement cette artère en construction. Ce qui, du reste, n’est pas pour surprendre, quand on sait qu’il s’agit de véhicules dont le rôle est essentiel dans le dispatching de marchandises et produits divers à travers tout le territoire, pour couvrir les besoins quotidiens des populations.
Certes, ces camions sont utiles, mais pour autant, ils ne sont pas exempts de reproches dans la circulation. En dépit du manque récurrent de papiers administratifs au complet, ce qui constitue leur péché mignon, on leur prête aussi une foultitude de défauts. La résultante qui en découle se traduit par les encombrements de la chaussée, les gênes à la fluidité, ou les accidents de la circulation.
Et c’est sur ces aspects que nous allons nous focaliser pour être en parfaite corrélation avec les divers avis émis par nos lecteurs.
Les camions sont nombreux à se retrouver en panne sur la route. On les sait vieux et largement amortis, pour la plupart. On sait aussi qu’ils sont lourdement chargés, bien au-delà de la limite des 11t,5 à l’essieu, fixée par la CEDEAO.
Si à cela s’ajoute, une exploitation intensive, un défaut d’entretien et de visite technique, la pratique de l’excès de vitesse et de bien d’autres infractions au code de la route, il n’y a pas lieu de s’étonner que ces camions aient des pannes fréquentes ou des accidents graves sur la voie publique.
A la différence des autres véhicules, leur problème est qu’ils sont souvent en panne. Et cela intervient pendant qu’ils sont en mauvaise posture, c’est-à-dire, une position inappropriée pour la fluidité et la sécurité du trafic. Soit, ils sont au milieu de la chaussée, ou ils sont en oblique, rendant ainsi difficile voire empêchant, tout dépassement. Ce qui entraîne quelquefois des embouteillages monstres ou des accidents.
Mais, ce n’est pas tout ! La panne de certains gros porteurs entraîne le freinage total du véhicule. On est alors devant un problème, à la limite insoluble, vu qu’on ne peut pas le pousser pour le dégager de la chaussée. S’il se trouve que l’ennui est au niveau du moteur, de la suspension ou des pneumatiques, il y a fort à parier que la chaussée va être affectée. Dans le premier cas, il y aura des écoulements de liquides : huile de moteur, huile de boîte, huile vérin, hydraulique… Dans le second, on fera toujours recours au cric pour tenter de soulever le camion, du côté où se situe la panne.
En pareil cas, les réparateurs sont devant un dilemme : la hauteur du cric ne permet pas qu’ils le placent où il faut, avec l’affaissement du camion et vu le poids de celui-ci, il leur est impossible de soulever la partie concernée par le dépannage. C’est ainsi que souvent, ils penchent pour ce qui est le plus simple à réaliser afin de vite en finir avec la panne : ils ‘’s’attaquent’’ à la chaussée pour faire passer leur cric et…creusent un trou. Eh, oui, un trou sur la chaussée ! Parfois, un poinçonnement peut aussi être observé, quand le cric est posé directement sur le sol, sans au préalable un point d’appui, large et dur.
Que faire alors, devant ces situations qu’on sait à la fois, inévitables et porteuses de préjudices au réseau routier national ?
La réponse est dans l’escarcelle des autorités. De notre humble avis, il faut dès à présent s’engager dans une démarche prospective pour mettre en place la stratégie qui convient à ce genre de situation. D’emblée, il s’agit de renforcer les acquis déjà disponibles.
Dans cet ordre d’idées, l’AGUISER (agence guinéenne de la sécurité routière), la gendarmerie routière, l’union nationale des transporteurs routiers, les syndicats des chauffeurs, les ONG et tous les intervenants du secteur des transports, restent des partenaires essentiels de l’Etat. Celui-ci a tout intérêt à les associer dans l’élaboration et la mise en œuvre de sa politique tendant à garantir une sécurité renforcée au patrimoine routier neuf et chèrement acquis.
En appoint à ces dispositions, il serait utile de renforcer les capacités d’intervention de la gendarmerie routière afin qu’elle assure une surveillance constante et efficace de la route. De même, il serait utile de disposer de camions grues à placer dans chaque préfecture traversée par cette route, de façon à tracter sans délai, les camions en panne, immobilisés sur la chaussée.
Le département des Infrastructures et Transports doit aussi envisager d’inclure dans ces projets routiers, l’aménagement des aires de repos et des zones d’arrêt d’urgence pour permettre aux conducteurs de se reposer s’ils en ressentent le besoin, mais aussi de stationner en dehors de la chaussée, en cas de panne.
Ces quelques pistes de solutions, si elles retiennent l’attention des décideurs, pourraient contribuer à améliorer la situation qui va s’imposer à nous sans tarder. La saison des pluies qui s’annonce et les mauvais comportements qui perdurent ne vont pas attendre longtemps pour nous le faire sentir.