A l’image d’autres défenseurs des droits humains aux niveaux national et international, Amnesty International a réagi à son tour à la décision interdisant les manifestations politiques récemment prise par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
Sans ambages, selon le texte publié sur son site ce mercredi 18 mai, l’ONG déclare que « par cette décision, les autorités de la transition perpétuent la violation du droit de réunion pacifique fréquemment commise sous la présidence d’Alpha Condé qu’elles ont renversé le 5 septembre 2021 ».
Pire, «elles en font même une règle destinée à être appliquée possiblement pendant plusieurs années et pour des motifs vagues, en violation du droit international, sachant qu’aucun chronogramme officiel quant à la tenue des prochaines élections n’a jusqu’à présent été présenté aux Guinéens », soutient-elle.
Puis de rappeler que «le droit à la liberté de réunion pacifique est protégé par l’article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et par l’article 11 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples ». Et d’ajouter que «cette décision contrevient également à la charte de la transition voulue par le CNRD et signée le 27 septembre 2021 par le chef de l’Etat, dont l’article 34 stipule que « les libertés d’association, de réunion, de presse et de publication sont garanties ».
Pour conclure sa publication, Amnesty estime que «les autorités guinéennes doivent rétablir sans délai le droit à la liberté de réunion pacifique, et s’assurer que les forces de l’ordre respectent et facilitent la possibilité pour toutes les personnes en Guinée de s’exprimer et de manifester de manière pacifique, y compris en amont et durant les périodes électorales.»
Comme pour dire que ce n’est pas qu’en Guinée que l’interdiction des manifestations par la junte est jugée liberticide.