Pendant que les autorités et les organisations faitières des médias célèbrent la journée internationale de la liberté de la presse dans un chapiteau privé à Kaloum, la maison de la presse est complètement déserte ce mercredi. A part le personnel employé, il n’y a personne.
Le constat est saisissant. Le silence de cimetière qui règne sur les lieux contraste parfaitement avec l’ambiance du chapiteau aménagé pour la circonstance.
Pourtant, l’octroi d’un local à la presse par le président de la transition il y a quelques mois, a constitué un ouf de soulagement dans le milieu des médias. En dépit de quelques voix discordantes qui ont relevé le caractère litigieux de la bâtisse affectée aux hommes de la plume et du micro. Et dans la foulée, la ministre de l’Information et de la Communication a marqué des points, parce que considérée comme l’une des artisans de cette évolution majeure.
Seulement, la maison de la presse dont la remise avait focalisée toutes les attentions est paradoxalement le parent pauvre de la journée internationale de la liberté de la presse célébrée durant trois jours, à partir de ce mercredi. Tout le gotha de la presse se réunit donc avec les autorités et les partenaires pour débattre du thème, «le journalisme sous l’emprise du numérique».
Interpellé sur la situation, le directeur de la maison de la presse, partage le constat en tant que journaliste, mais invoque l’obligation de réserve vis-à-vis notamment du Conseil d’administration. «Les membres du CA, conformément aux statuts et règlement intérieur, sont au-dessus de la direction générale », rappelle-t-il. Non sans reconnaître l’effort fourni jusque-là par le même CA pour que la structure existe encore.
Joint au téléphone, le président du Conseil d’administration de la maison de la presse confie «qu’il avait proposé qu’une partie des festivités soit organisée à la maison de la presse ». Mais que « l’idée n’avait pas été retenue, malheureusement». Confirmant ainsi, les informations qui nous ont été confiées par d’autres sources.
Cela dit, Amadou Tham Camara, précise que la maison de la presse n’est pas tout à fait prête, pour recevoir des festivités d’envergure ». Et de rappeler « qu’on a une nouvelle maison de la presse qui manque d’équipements». Car, rappelle-t-il, «les équipements vétustes qui sont là actuellement datent de 2010.» Et de supposer que «c’est probablement à cause de cela que l’Etat qui doit honorer des engagements dans ce sens a trouvé mieux de le faire ailleurs».
Une version que nous n’avons pas pu confirmer ou infirmer auprès de la ministre de tutelle. Rose Pola Pricemou qui a préféré échangé avec nous par «SMS», s’est contentée de nous dire que «Tham est membre de la commission d’organisation». Une subtile façon de rappeler des liens de subordination peut-être, mais aussi et surtout une drôle d’approche surtout pendant qu’on célèbre la liberté de la presse.