En huit mois de gestion, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) réussit l’exploit de réunir ensemble l’UFDG et le RPG. Après quelques semaines de tractations, les deux anciens adversaires politiques viennent de faire une déclaration commune à cet effet. C’est un signe que rien ne va plus entre le CNRD et la classe politique représentative. Au terme d’une réunion de plus de 2 heures ce mercredi 11 mai, c’est Nestor Kabadouno du RPG arc-en-ciel qui a lu le document signé des partis membres du G58 et du RPG arc-en-ciel et alliés.
D’abord, le communiqué indique que « le G58, RPG Arc-en-ciel et alliés rappellent que la charte de la transition dispose en son article 77 que la durée de la transition est déterminée de commun accord entre le CNRD et les forces vives du pays. Le CNT est nullement mentionné comme organe de validation de cet accord. » Avant d’expliquer que « c’est pourquoi le G58, RPG Arc-en-ciel et alliées rejettent énergiquement cette décision unilatérale du président de la transition [Mamadi Doumbouya, ndlr] et par joie de conséquence récusent la durée de la transition de 39 mois qu’elle porte. »
Poursuivant, les opposants au CNRD ajoutent que « le G58, RPG Arc-en-ciel et alliés ne reconnaissent au CNT que ne lui donne la charte. Ils ne lui concèdent donc aucun droit de s’immiscer dans le processus de détermination de la transition et l’avertissent du danger de forfaiture.«
Ils terminent leur déclaration par renouveler leur appel de « mise en place, sans délai, d’un réel cadre de dialogue entre le CNRD et les forces vives (partis politiques et sociétés civile), ouvert aux partenaires techniques et financiers et sous la médiation de la CEDEAO« . Précisant que « seul ce cadre est conforme à l’esprit de la charte pour décider, sur une base consensuelle, des conditions propices au retour à l’ordre constitutionnel ».
Une déclaration dont la teneur est un indicateur de la tension entre la junte au pouvoir et l’essentiel de la classe politique du pays.