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Transport en commun en Guinée : quand le privé profite de la défaillance du service public !

Peut-on parler aujourd’hui de l’existence du transport public géré par l’Etat ? Apparemment non. Le pauvre et unique service public, la SOTRAGUI, fille de la défunte SOGUITRANS, elle-même née des cendres de la SOGETRAG et du célèbre TUC, est à l’agonie avec la quasi-totalité des bus sur cale à Matoto. En un mot, il n’existe pas une société publique de transport collectif digne de nom en République de Guinée.

Ainsi, le transport privé profite de cette défaillance du service public pour se développer et occuper des parts de marché et des espaces. Impuissant et incapable, l’État tient à l’endroit de ce secteur privé, un discours qui oscille entre la tolérance et la reconnaissance de sa suprématie.  Une situation, évidemment favorable aux intérêts de ce secteur dominé par des particuliers. D’où la montée spectaculaire du privé dans le transport urbain à Conakry. Et cela est visible pour quiconque descend dans la capitale guinéenne. Les voies urbaines sont envahies par les véhicules appartenant à des tiers, des arrêts et des gares sauvages implantés aux grands carrefours, sur les ronds-points, au niveau des arrêts de la compagnie publique d’autobus ou près des marchés… Le secteur privé a investi l’espace du transport. Il est devenu indispensable à la marche du système du transport urbain dans la ville de Conakry qu’il impose son diktat aux autorités. Comment une ville comme Conakry, assise en plein océan peut-elle souffrir de moyens de transports ? Comment pendant près dix ans, un régime peut-il naviguer à vue ? Les usagers vont-ils continuer à vivre des promesses ?

Les rails démantelés sans jamais remplacés, le train Express Conakry-Banlieue en arrêt faute de moyens financiers, les bateaux bus annoncés à cor et à cri, jusqu’ici pas aux quais, les autobus offerts par la Turquie sur cale après 24 mois de mise en circulation, les CONATAXIS du général Mathurin, ex. ministre des Transports, à la casse en pièces détachées…Toutes les initiatives et projets du gouvernement pour le transport urbain ont été un échec.

Et pourtant, la ville de Conakry offre beaucoup de possibilités pour avoir une circulation fluide et un transport urbain aisé pouvant aider les usagers à se déplacer. L’Etat a des moyens de construire des quais pour le transport fluvial avec les bateaux bus sur les corniches nord et sud de la capitale. Il faut aussi remettre les rails pour le train urbain et construire les échangeurs à travers la ville. Avec toutes ces réalisations, on peut mettre à la disposition des habitants de la capitale des moyens de transports capables de concurrencer le transport privé, et adapter des prix pouvant soulager les usagers.

 A l’état actuel, on ne pourra pas freiner l’élan des privés qui s’opposent toujours aux décisions des autorités. Et il y a de quoi ! La montée de ce secteur de transport collectif est le résultat de la déficience du transport public.

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