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Serment sur les livres saints, interdiction du voile dans les écoles, ces «péchés» de Hawing à Mamou

Cette année pour s’assurer un bon déroulement des examens nationaux, le ministère de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing se sert des livres religieux pour faire jurer tous les acteurs impliqués dans le processus.

Pendant ce temps, le ministère envisage d’écarter des élèves candidates portant le voile. Devant ce paradoxe, nombreux sont des observateurs et parents d’élèves qui s’interrogent à quoi joue donc le ministère.

Si dans un pays laïc, l’administration se permet d’utiliser la religion pour réussir ses activités, alors pourquoi empêcher certains de vivre leur foi dans l’exercice de ces mêmes activités ? D’habitude, les filles musulmanes portant le voile non intégral sont obligés de l’ôter devant des regards curieux pour accéder à la salle d’examen.

Interrogé sur le principe de prêter serment, Hamidou Sow, le directeur préfectoral de l’éducation de Mamou précise : ‘’le principe de prestation de serment est un principe admis au niveau national. Tous les Inspecteurs régionaux, tous les DPE ont prêté serment devant le ministre. Nous aussi à notre tour, nous devons faire prêter serment tous les membres d’autres structures. On demande à chaque acteur impliqué dans les examens de prêter également serment. L’intéressé retire une fiche d’engagement, le rempli et jure de faire correctement son travail pendant tout le déroulement de l’examen cette année. Celui qui ne veut pas jurer, ce n’est pas obligé.’’

Prêter serment, la main sur le Coran ou la Bible, est anticonstitutionnel. Un principe que Elhadj Mamadou Saliou Sigon Baldé, secrétaire général de l’Union locale des travailleurs de Mamou fustige :  » je n’apprécie pas cette façon de faire. Après 30 à 40 ans de services, on n’a jamais vu cela. Je ne voudrais pas qu’on mélange administration et religion. Il y’a des textes qui régissent les examens nationaux. Celui qui fait fi de ces textes, on le sanctionne. D’habitude, il y’a un engagement écrit à faire, en cas de faillite, tu t’expose à la loi. Pour celui qui connait la valeur du Coran, on ne le banalise pas de la sorte« .

Que dit l’islam au sujet de la main sur le Coran?

 Sur islamweb.net, on a posé au cheikh Muhammad ibn Sâlih ibn Muhammad al-‘Uthaymîn la question suivante, quel est le verdict, selon vous, concernant la pratique qui consiste à jurer par le Coran? »

-Il répondit : « celui qui jure par Allah, exalté soit-Il, n’a aucun besoin d’apporter le Coran pour jurer dessus. Car jurer sur le Coran n’était pas une pratique des pieux prédécesseurs et cette pratique n’existait ni à l’époque du Prophète (paix et salut de Dieu sur lui) ni à celle de ses Compagnons. Même après la compilation du Coran ils ne juraient pas sur le Coran et ne juraient que par Allah, exalté soit-Il, sans appuyer leur serment en jurant sur le Coran ».

Pendant que des cadres de l’éducation prêtent serment sur le Coran ou la Bible, les élèves portant le voile dans le respect d’un principe islamique, sont inquiétées et menacées d’être renvoyer pendant les examens scolaires. Un collectif  » Ne touches pas à mon voile » est déjà sur le terrain pour interpeller les acteurs.

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