La construction de ce tronçon de la RN1 situé entre Coyah et Kouroussa est certainement le plus grand chantier du genre que notre pays ait entrepris depuis notre indépendance. Nous n’en voulons pour preuve que la distance couverte par les travaux et le financement de leur réalisation. A cela, il faut ajouter l’impact que le projet va avoir sur l’amélioration du trafic routier sur cette pénétrante principale, densément fréquentée, qui relie la capitale à l’intérieur du pays. En attendant de vous livrer des données chiffrées, nous dirons simplement que la route est en train d’être entièrement reconstruite. A l’heure qu’il est, les travaux avancent à grands pas et ce qui est déjà fait est amplement apprécié par les usagers. Mais, pour autant, il faut convenir que cela ne va pas sans problème. En tout cas, pas aussi tranquillement qu’on pourrait le souhaiter.
Pour avoir parcouru la route, sur une bonne distance, notre constat est formel. Des dangers guettent cet ouvrage. S’ils ne sont pas balisés dès maintenant, ils risquent de l’abîmer prématurément. Et cela n’est ni à tolérer, encore moins à envisager. Tout le monde va en convenir. Ils sont de divers ordres et nous allons les aborder tous, les uns après les autres. Pour ce premier jet, il va être question du mauvais état technique des véhicules. qui pose problème. Son incidence sur la chaussée qui vient à peine d’être bitumée est considérable. En dehors des accidents qui surviennent pour des causes techniques avérées : panne de freins, rupture d’attelage ou de barre d’accouplement, éclatement de pneumatiques…, nous avons vu plusieurs véhicules cramés en bordure de route, sans doute, pour des problèmes d’électricité ou de carburation. Nous en avons vu aussi, qui sont immobilisés sur la chaussée en panne de suspension ou pour une crevaison. Il est indéniable que dans chacun de ces cas de figure, il y a un risque de dégradation hâtive de la chaussée. Le véhicule brûlé a pu faire fondre le bitume. Celui en panne pour suspension ou pneumatique doit nécessairement être soulevé pour être réparé. Il faut forcément faire recourir au cric. Va-t-il le placer sur un support horizontal avant d’en faire usage sous le véhicule et éviter l’affaissement ou le poinçonnement de la chaussée ? Va-t-il, à l’extrême, se résoudre à creuser le bitume pour faire passer son cric sous le véhicule ?
Nous n’avons pas les réponses. Ce sont là, néanmoins, des attitudes que peuvent adopter certains usagers voulant dépanner leur véhicule. Il est indéniable que s’ils optent pour ces types de solutions, le préjudice porté à la route sera grave. Un ouvrage de grand intérêt pour le pays, qui n’est même pas officiellement rendu à la circulation et qui, en plus, a coûté cher au contribuable.