Dans le cadre de la mise en place du registre social unifié voulu par les nouvelles autorités de la transition afin de contribuer à l’amélioration de l’efficacité et l’efficience des programmes de lutte contre la pauvreté en Guinée, le fonds du développement social et de l’indigence, sous la tutelle du ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, a lancé le mercredi 25 mai un atelier de sensibilisation des autorités politico-administratives sur le ciblage des ménages pauvres et indigents dans la région de Faranah.
Ont pris part à cette formation de sensibilisation, tous les maires et sous-préfets des 42 communes de la région ainsi que les préfets et partenaires au développement. C’est la salle de conférence de l’ENI qui a servi de cadre aux activités.
Au nom des Maires et sous-préfets, le maire de Kissidougou, Yomba Sanoh, a réitéré son engagement pour la réussite de ce programme de développement social en faveur des pauvres dans les collectivités : « notre participation à cette formation sensibilisante nous a permis de comprendre que nous avons beaucoup de choses à faire. D’autant que notre région est citée comme une région pauvre. Donc, on s’engage devant nos autorités préfectorales et devant nos responsables de la région à prendre toutes les dispositions pour accompagner ce programme dans l’intérêt de nos différentes collectivités. Et, nous allons nous impliquer directement dans la réussite de cette grande activité qui va dans l’intérêt de nos populations, en général. Et, quant aux maires et sous-préfets, nous allons suivre les enquêteurs qui seront recrutés et mis à notre disposition pour la réussite de cette activité afin d’avoir un répertoire qui reflétera la réalité sur le terrain. »
Pour sa part, le préfet de Dabola, colonel Mohamed Niang, prenant la parole au nom des autres préfets de la région, a déclaré ceci : « au nom de tous les préfets de la région, nous tenons à remercier tout particulièrement le chef suprême des armées, le colonel Mamadi Doumbouya avec sa grande volonté politique de bien changer la situation de tous les citoyens de la Guinée pour leur bien-être social. Depuis le 5 septembre, vous savez il n’y a pas mal d’efforts qu’il ne ménage pas pour la réussite parfaite de son programme qui vise au développement social à priori pourquoi pas sur le plan économique. Donc, tout ce que je peux dire à nous participants, c’est bien la vigilance, la conscience professionnelle que nous devons faire pour accompagner le travail qui sera abattu dans les jours à venir dans nos différentes localités. Tant que la conscience professionnelle n’existe pas, le Guinéen continuera toujours à souffrir. »
Dans son discours de circonstance, le Directeur général du Fonds de développement social, Lansana Diawara, a tenu à donner des précisions sur le statut de ceux qui doivent véritablement bénéficier des fonds de son institution avant de décliner les objectifs qui lui sont assignés dans la région de Faranah.
« Il faut rappeler que dans la pratique, les responsables chargés de l’exécution des politiques de réduction de la pauvreté ont souvent deux options pour que les avantages des projets et programmes atteignent les populations défavorisées : la première est d’investir les budgets dédiés à la lutte contre la pauvreté dans les secteurs profitant majoritairement aux pauvres tels que l’éducation primaire, les services de santé ou de façon générale les services sociaux de base. Toutefois, cette première option profite aussi aux non-pauvres et ce n’est pas socialement juste. La seconde option consiste à identifier les pauvres pour leur allouer de façon exclusive les bénéfices d’un programme. Les pauvres sont donc ciblés de sorte qu’ils soient les seuls bénéficiaires du programme ou de la politique. Ainsi, les dépenses effectuées par l’État vont aux pauvres seuls. Ces politiques sont plus efficaces et contribuent à réduire les inégalités. Dès l’avènement des nouvelles autorités, le président de la République, le colonel Mamadi Doumbouya, chef de l’État, chef suprême des armées a affiché son ambition de partager la richesse créée en faveur des plus pauvres. Cette volonté politique s’est traduite dans la lettre de mission de monsieur le Premier ministre adressée au ministère de la Promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, où il a fortement recommandé la couverture totale du pays en termes de ciblage des ménages indigents, pauvres et vulnérables en étendant la collecte de données sur toute l’étendue du territoire national. Je lance un appel à tous les niveaux pour accompagner le Fonds de Développement Social et de l’Indigence dans ces opérations de ciblage au niveau de la région de Faranah. Dans la région de Faranah, 712 828 personnes sont ciblées pour être enregistrées dans la base de données du Registre Social Unifié, soit 101 883 ménages. C’est l’objectif à atteindre jusqu’à la fin », a-t-il expliqué.
Quant au gouverneur de la région administrative de Faranah, le général à la retraite, Boundouka Condé, il a rappelé ceci : « d’après l’institut national de la Statistiques (INS, 2019), la région de Faranah est la deuxième région qui qui souffre beaucoup plus de la pauvreté. C’est pourquoi il est important que cette région participe massivement à ce projet de ciblage des ménages pauvres et indigents pour renforcer le Registre Social Unifie au sein du Fonds de développement Social et d’indigence.
Le Registre Social Unifié est en train d’être adopté en tant que solution pour diverses faiblesses existantes dans le système de protection social en Guinée. Il permet ainsi de concentrer et d’harmoniser la collecte de données en un seul lieu au moyen d’un numéro d’identifiant unique. Par conséquent, le RSU est conçu en tant qu’outil moteur pour l’avenir de la protection sociale Guinée.»
Faut-il souligner que le registre social unifié est un système robuste de base de données utilisé pour l’identification, l’enregistrement et le suivi des personnes bénéficiaires des programmes d’aides sociales.