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Labé : aviculteurs et fournisseurs se rejettent la responsabilité de la mort de plusieurs milliers de poules

Ces derniers temps, des aviculteurs de la préfecture de Labé sont confrontés à une situation inédite. En effet, des poussins achetés à Kindia et entretenus depuis près de 5 mois dans des fermes de la commune de Labé ont commencé à mourir mystérieusement.

Face à l’ampleur de la situation (on estime près de 6 000 poules mortes à ce jour dans les mêmes circonstances), les aviculteurs concernés doutent de la qualité du produit. Une accusation aussitôt rejetée par le fournisseur qui parle de mauvaise gestion des volailles.

El hadj Sadio Diallo, la principale victime du côté de Labé avec un total de 8 fermes à son actif à Ley Kanso à l’est de la ville, tente de situer le problème : « j’ai acheté des poussins à Kindia. Ça fait aujourd’hui 6 mois 18 jours. Mais à partir du 4ème mois, ils ont commencé à mourir mystérieusement. J’avais acheté 9 500 poussins, au dernier décompt,e il ne restait que 4 500 poussins. Donc 5 500 sont morts. Ceci c’était  un décompte, il y a au moins 9 jours. De jour en jour, les poussins continuent à tomber comme des mouches », dénonce-t-il.

A la question de savoir combien de volailles meurent par jour et quel genre de traitement elles reçoivent dans sa ferme, l’aviculteur explique : « c’est entre 80 et 100 poules qui meurent par jour. Elles tombent malades, on entame un traitement avec notre vétérinaire mais sans succès. On fait tous les traitements possibles ; j’ai même été à Dakar pour chercher des produits mais sans succès. »

Eu égard à tout cela, la victime insiste, persiste et signe que le problème provient du produit : « le problème vient du produit, des poussins. Je n’ai pas beaucoup échangé avec le fournisseur mais la fois dernière, ils ont dépêché une équipe de Kindia avec même le blanc qui travaille avec eux. Ils sont venus à Labé et ont effectivement visité mes fermes. Ce jour, il a trouvé environ 120 poules mortes dans la même circonstance. Je ne suis pas la seule victime mais le même problème est constaté chez des aviculteurs ayant acheté avec le même fournisseur. Par exemple, j’ai un voisin ici, qui a une ferme et qui s’est approvisionné ailleurs mais il n’a aucun problème malgré qu’on utilise le même aliment et les mêmes soins. Mais nous qui avons acheté avec le même fournisseur sommes tous confrontés au même problème ici à Labé. »

Du berger à la bergère, Diallo Habib, le directeur de l’entreprise AGRIFERME (le fournisseur) basée à Kindia réplique en ces termes : « de notre avis, quand tu as un poussin que tu élèves depuis 4, 5 à 6 mois, si la poule a des problèmes, il ne faut plus faire allusion aux poussins. Il faut revoir. Qu’estce que moi je fais ? Quelle est ma responsabilité dans la situation qui sévit actuellement ? Mais les gens ne se remettent jamais en cause. Ils pointent toujours celui qui leur a donné les aliments, celui qui a donné les poussins, celui qui a donné les produits vétérinaires qu’ils accusent toujours. Sinon, ça n’a rien à avoir. Un poussin mal portant ne vit pas au-delà d’une semaine et le poussin ne sort jamais malade au couvoir parce qu’il y a peu de maladie transmissible du reproducteur au poussin, de la mère au poussin. »

Selon lui, un problème de tri se pose dans plusieurs fermes avicoles de Labé : « ici, surtout pratiquement à Labé, vous demandez quels sont les aviculteurs qui ont une poussinière où ils font l’élevage de leur poussin en dehors de leur ferme d’élevage. Vous demandez combien de personnes le font. Tous les éleveurs de Labé ou la presque totalité, tous font le démarrage dans les fermes de l’élevage c’est-à-dire les poules pondeuses sont là d’un côté et les poussins d’un jour sont là. Avec la pression virale, forcément il y aura une transmission de maladie. Je ne sais pas de quelle maladie exactement ».

Vu l’étendue des dégâts, El Hadj Madifing Diané, le gouverneur de la région administrative de Labé a visité ce samedi certaines fermes avicoles concernées par ce problème. Un diagnostic vétérinaire est attendu dans les prochaines heures pour départager fournisseurs et aviculteurs.

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