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La formation des motocyclistes : une nécessité de premier ordre

On se déplace toujours avec l’espoir d’arriver à destination, dans les meilleures conditions. Dans cette dynamique, si on est conducteur, on ne doit pas se permettre des imprudences ou des mauvais comportements pendant le roulage. Au risque de les voir interagir et entraîner des accidents de la circulation. Tout serait parti du fait qu’on ait combiné des situations antagoniques, irréconciliables : la joie de vivre et le malheur ou l’espérance et le deuil. Un accident entraîne tout ça… et bien vite !

Voilà pourquoi, on ne s’arrête guère d’investir, mais aussi de s’investir dans la prévention. Cela conduit les Etats, à travers le monde, à en faire une préoccupation dont l’échelle varie en fonction du niveau de risques évalués par chacun d’eux ou des politiques définies en la matière.

Bien entendu, le risque zéro n’existe pas. On a eu beau s’investir dans la prévention, il y a toujours une part qu’il faut laisser aux éventualités ou pour mieux dire, à la probabilité. Cela est amplement démontré. Quoique défini comme étant infiniment perfectible, l’homme qui conduit le véhicule est loin d’être parfait. Son caractère inventif nous fournit les preuves éloquentes de son ingéniosité sans limites. Et nous apprécions sans cesse l’impact que cela peut avoir sur notre vie de tous les jours.

Aujourd’hui, en plus des problèmes que les automobiles nous apportent en termes d’accidents, nous sommes confrontés à une réalité plus aiguë et plus grave. C’est celle des motos dont l’étendue des dégâts est considérable, on dirait même hors de proportions. En tout cas, on e nparle plus, dans le sens négatif, que les quatre roues. Cela se vérifie, notamment les jours de fête, dans les centres urbains, mais aussi en rase campagne. C’est un problème qui est commun à toutes les villes et communes du pays, jusqu’aux districts les plus éloignés. Pourquoi donc autant d’accidents qui ne concernent qu’une catégorie donnée d’usagers ?

Commençons d’abord par aborder la question sur un plan général. Personne aujourd’hui ne dispose de statistiques fiables indiquant le nombre exact de motos en circulation dans notre pays. L’importation de ces engins au début des années 2000 a connu un rythme soutenu et intensif. De telle sorte que l’administration elle-même n’est pas parvenue à gérer correctement le secteur, de façon à en maîtriser les données exactes. On a bien tenté de systématiser leur immatriculation. Mais, cela n’a guère suffi à en connaître le nombre réel en circulation dans le pays. A ce jour, les engins à deux roues, non immatriculés, donc non identifiés, sont les plus nombreux à circuler.

Ensuite, il y a la propension à vite se muer en transporteur qui habite une bonne partie de la population, surtout les jeunes.  Confrontés qu’ils sont au manque d’emploi, ils ont fait de la moto, leur violon d’Ingres. Qu’ils soient diplômés sans emploi, ouvriers, artisans, illettrés, ruraux ou citadins, tous ont jeté leur dévolu sur la nouvelle occupation du moment qui fait des émules, depuis deux décennies au moins, chez nous : le taxi-moto. Tout le monde s’y est mis. Sans prévenir. Sans préparation aucune. On achète juste son engin, on monte dessus pour tomber une ou deux fois et voilà, on est prêt ! Peu de temps après, vous revoyez la même personne déjà, dans la circulation. Quand vous montrez de l’étonnement, c’est elle-même qui vous dit : vous voulez savoir ce que je pense du bon apprentissage de la conduite, du code de la route et des règles de la circulation ? Revenez demain, je n’ai pas le temps. Vous ne voyez donc pas ? Je suis déjà taxi-motard. Et ça marche !

Il se trouve que le dernier mot de son laïus n’est pas aussi vrai qu’il le laisse croire. Non seulement, il a mal appris, mais aussi ça ne marche pas bien. Pour la simple et bonne raison, que tous les jours il est auteur ou victime d’accident. Il conduit n’importe comment, se comporte comme il veut et non comme il se doit. Et il roule toujours très vite. On se perdrait à vouloir citer toutes les infractions qu’il commet au quotidien.

Mais, est-ce bien de sa faute ? Pas si sûr ! L’Etat a sa responsabilité dans cette situation. Il n’a entrepris de réglementer cette activité que longtemps après qu’elle ait vu le jour chez nous. Entretemps, de mauvaises habitudes se sont installées, qui sont difficiles à enrayer maintenant.

Entre autres, on parle de permis pour moto à deux roues, tricycles ou quadricycles. C’est le permis A1 et le permis A, selon la cylindrée. Qui le passe ? Qui pour le faire passer ? Dans les deux cas, personne. Que l’on s’étonne alors que ces conducteurs soient auteurs des pires catastrophes qu’on puisse imaginer, partout et tout le temps, à travers le pays, ce n’est pas très sincère, pensons-nous.

En pareilles circonstances, ce qui se doit, c’est de former les motocyclistes et les faire certifier par un examen du permis de conduire, comme le prescrit la réglementation. Le besoin dans ce sens est réel. Quelques tentatives ont bien été menées à différentes époques pour améliorer cet état de fait. L’administration a bien fait recours à l’auto-école Prudence sur la Route dans une série de formations dont certaines ont conduit les récipiendaires à passer avec brio, l’examen du permis de conduire motocycliste. C’est le cas de la 1ère promotion, 2011-2012, de la gendarmerie routière ; de celles de la police routière en 2016 et de l’ASCAD (agence du service civique et d’action pour le développement) en 2019.

Dans le même ordre, le même centre a également participé à la formation, sans permis de conduire, de l’union préfectorale des taxis-motos de Kissidougou en 2012 et de celle de 121 taxis-motards à Kindia, Coyah et Conakry, du 22 mars au 02 avril 2022, en partenariat avec Total Energies et les ONG Amend-international- New-York et Obsermu-Guinée.

Cette liste d’activités réalisées peut paraître exhaustive et appréciable à première vue. Soit ! Mais, à voir le problème de plus près et dans toute sa dimension, on est obligé d’admettre que tous ces acquis, aussi considérables ou importants soient-ils, ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan. Tellement, ce qui reste à faire est encore plus grand ! Continuons d’agir toujours mieux, pour l’atteinte de l’objectif final.

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