« Dura lex sed lex ». La maxime semble être implicitement rappelée par le barreau dans sa dernière déclaration sur le retour en prison d’Abdoulaye Bah de l’UFDG. Sorti de la prison le 16 juillet dernier, en compagnie de Chérif Bah, Ousmane Gaoual et Mamadou Cellou Baldé, l’opposant a été reconduit en prison pour « violation » du régime de semi-liberté dont il bénéficiait comme les trois autres. Et c’est ce régime même que le barreau attaque. Signés du directeur de l’administration pénitentiaire Charles Victor Maka, l’accord et la révocation du régime de semi-liberté concernant Abdoulaye Bah sont pour le barreau une immixtion de l’exécutif dans le judiciaire. Ce, « en violation du principe universel de la séparation des pouvoirs consacrés dans tout système qui se veut démocratique.»
Les avocats rappellent qu’aucune disposition de la loi (Constitution et Code de procédure pénale) ne confère compétence ou pouvoir à un magistrat de l’administration pénitentiaire de gérer un dossier judiciaire, encore moins d’accorder des mesures de liberté ou de détention à un accusé, un prévenu ou un inculpé.
Face à ce qu’il appelle « grave violation » de la loi, le barreau prend à témoin l’opinion nationale et internationale et exige l’annulation pure et simple des décisions d’accord et de révocation de régime de semi-liberté concernant Abdoulaye Bah. Il menace même de se constituer partie civile pour violation grave des droits humains au cas où les décisions du directeur de l’administration pénitentiaire ne seraient pas aussitôt rapportées.
Sauf que rapporter ces décisions concernant Abdoulaye Bah susciterait des interrogations sur celles concernant les trois autres opposants à savoir Chérif Bah, Ousmane Gaoual et Mamadou Cellou Baldé.
Puisque c’est sur décision du même directeur de l’administration pénitentiaire que ceux-ci – et Abdoulaye Bah – sont sortis de la prison le 16 juillet dernier. « Voulez-vous dire qu’il y a parallélisme de forme ? Dans tous les cas, nous avons dénoncé [la violation de la loi] dans notre déclaration, nous attendons la suite », nous a répondu le bâtonnier, Me Djibril Kouyaté.
Le barreau préférait-il le retour en prison des opposants au nom de la loi ? « Nous n’avons pas demandé le retour en prison de nos clients. Un avocat ne peut pas demander que son client retourne en prison. Nous, nous battons pour que les gens soient en liberté… Nous avons juste demandé la forme dans laquelle l’autre est retourné en prison. C’est tout », a-t-il répondu à cette autre question de Guinéenews.