L’Ecole nationale d’agriculture et d’élevage (ENAE) et le Centre de perfectionnement post primaire de Macenta sont à un niveau de dégradation très poussé. L’entrepreneur chargé de faire la rénovation n’a pas tenu ses obligations. Une situation a qui conduit à son remplacement par un autre plus « prometteur ». Lors de son passage à Macenta le 25 mai 2022, le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Alpha Bacar Barry, a annoncé que les travaux de reconstruction de l’ENAE finiront avant octobre prochain.
« Les jeunes de Macenta, vous avez de la chance. Vous avez beaucoup de chance parce que vous avez ce qu’il faut pour transformer Macenta et faire de Macenta une ville où il fait bon vivre. Une ville où tout le monde viendrait chercher à la fois de l’alimentation de qualité mais aussi de la connaissance et de la connaissance technique », a-t-il lancé en direction des jeunes massivement mobilisés à la Maison préfectorale de la Jeunesse de Macenta, avant de revenir les consignes que lui a données le Premier ministre Mohamed Béavogui après sa nomination à ce département : « Quand j’ai été nommé, le Premier ministre m’a appelé et m’a remis une lettre de mission. Il m’a dit : ‘Tu améliores la gouvernance dans ton ministère, tu fais arrêter la corruption, tu améliores les conditions de vie de tes collaborateurs. Mais il y a une chose qui me tient beaucoup à cœur, je voudrais que tu instaures en Guinée les écoles d’agriculture’. »
Pour le ministre Alpha Bacar Barry, cette dernière instruction du Premier ministre avait son pesant d’or : « Une école d’agriculture, parce qu’on ne peut pas réussir l’agriculture si on n’a pas une main d’œuvre qualifiée. On ne peut pas transformer nos ressources si on n’a pas de mains d’œuvre qualifiée et on ne peut pas créer plus d’emplois ou nos compatriotes ne peuvent pas occuper des emplois s’ils ne sont pas qualifiés. Mon travail c’est donc veiller à ce que les compétences soient en Guinée, que les jeunes de Guinée puissent avoir accès à ces compétences et qu’ils puissent à la fois créer de l’emploi, mais aussi occuper des emplois. »
Se focalisant sur le cas spécifique de Macenta, le ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle a évoqué la situation des écoles professionnelles de la préfecture : « Pour le cas de Macenta, nous avons ici deux écoles que j’ai trouvées en souffrance sur mon bureau. Il s’agit de l’École nationale de l’agriculture et d’élevage (ENAE) ainsi que le Centre de formation et de perfectionnement post primaire. Ces deux écoles avaient bénéficié d’un financement et l’entrepreneur qui avait eu l’accès à ce marché trainait les pieds. On a rectifié le tir et on a octroyé le marché à une nouvelle entreprise qui est plus prometteuse. Aujourd’hui nous sommes heureux de vous annoncer que cet entrepreneur a déjà commencé à plier ses bagages et à venir finir cette école avant la rentrée d’octobre prochain. »
En plus de la formation que fournira cette l’ENAE, elle sera un incubateur, selon le ministre Alpha Bacar Barry : « Cette école ne sera pas qu’une école d’agriculture et d’élevage. Elle sera aussi un incubateur agricole. Donc elle va produire des entrepreneurs à Macenta qui vont valoriser, commercialiser, pourquoi pas exporter, les merveilles que j’ai vues durant tout le séjour.»
Au niveau de N’Zérékoré, le ministre parle des difficultés qu’a l’École régionale des arts et métiers (ERAM) à Komou : « L’ERAM de N’Zérékoré a besoin d’une connexion à l’énergie. Pendant notre séjour, nous avons pu approcher le ministre de l’Energie. Nous avons étudié ensemble comment on peut connecter cette école et améliorer sa capacité d’accueil. Pour une école qui a une capacité de 1000 étudiants, qui a aujourd’hui environ 100 et quelque, vous conviendrez avec moi qu’il y a mieux à faire. Les centres de formation professionnelle, avons réglé la problématique de l’achat de la matière d’œuvre. Ça a été réglé ici sur place, mais aussi la problématique de la transparence de l’exécution de ce budget-là ».
Il est prévu aussi la création de lycées techniques dans certaines préfectures de la région. «D’un autre côté, on a entrevu avec les autorités locales, le secteur privé local comment on peut améliorer la couverture géographique de la région de N’Zérékoré en pensant à installer des lycées techniques notamment à Yomou et à Lola qui n’ont jamais connu un investissement pareil », a-t-il annoncé.