On ne peut pas avoir une gouvernance vertueuse sans la transparence budgétaire.
Un atelier de formation et d’échanges sur le processus budgétaire s’est ouvert ce lundi 30 mai 2022 à Conakry. Organisée par le ministère du Budget et placée sous le thème : “Comprendre le processus budgétaire afin de renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques”, cette rencontre regroupe des organisations de la société civile et des médias.
Cet atelier est financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par Expertise France à travers le Projet d’Appui aux Corps de Contrôle et à l’Administration (PACCAF) et s’inscrit dans le cadre de la promotion de la transparence du processus budgétaire.
A la cérémonie d’ouverture, le Directeur général du Budget a déclaré que l’objectif de cet atelier est de renforcer la gouvernance économique et financière, l’un des indicateurs dans la transparence et la gestion publique. Ahmed Karifa Diawara a indiqué que “le présent atelier financé par l’Union Européenne à travers le Projet PACCAF piloté par Expertise France, s’inscrit dans le cadre de la promotion de la transparence du processus budgétaire et de la vulgarisation des documents budgétaires”.
Avant de rappeler que “la Loi Organique relative aux lois des Finances (LORF) et ses textes d’application font de la transparence budgétaire un des indicateurs majeurs de la bonne gouvernance dans les domaines des finances publiques”. Une des raisons pour lesquelles, “la Direction Générale du Budget fait de la transparence budgetaire une de ses priorités. Cela se traduit par l’élaboration et la publication de nombreux documents relatifs à nos finances publiques sur plusieurs plate-formes de communication notamment des sites, des radios, des télévisions, etc.”. Il est du ressort de son ministère de “faciliter l’accès à l’information”; dira-t-il.
Diawara a précisé aussi que “durant l’atelier, des thématiques majeures seront abordées par les participants notamment le cadre législatif et reglementaire de la gestion des finances publiques, le processus de préparation et d’adoption du Budget de l’Etat, le processus d’exécution et de Contrôle budgétaires”. Car, “le budget de l’Etat étant une synthèse de l’ensemble des ressources publiques et des dépenses prioritaires de l’Etat et/est donc l’affaire de tous”, a-t-il précisé.
Le porte-parole de la société civile et des médias, Amadou Bah, a expliqué l’importance de la participation des acteurs de la société civile et des médias à cet atelier “d’échanges sur la transparence budgétaire avec le ministère du Budget avec l’appui de l’Expertise France. C’est le fruit d’un long processus que nous avon sentamé depuis un certain temps parce que nous avons estimé que la transparence budgétaire est un élément essentiel de la gouvernance. On ne peut pas avoir une gouvernance vertueuse sans la transparence budgétaire. (…) Nous saluons cette initiative de formation, d’échanges entre les acteurs de la société civile et les tenanciers des pouvoirs publics. Cet échange est une opportunité pour nous d’avancer en profondeur pour permettre aux citoyens d’avoir une idée claire sur l’orientation de notre pays en matière de budget”.
Par ailleurs, le représentant de l’Union Européenne à cette cérémonie, a indiqué c’est “un plaisir” de participer à l’ouverture de cet important atelier sur la transparence budgétaire qui “est un prérequis à la bonne gouvernance dans la gestion financière publique et une condition incontournable pour garantir un développement durable”.
Selon Carlos ACERO CASAMITJA, chargé de programmes Economie, Croissance inclusive et Santé (Section coopération) à la représentation de l’UE en Guinée, un budget non transparent, et non accessible au public et “dont les recettes et les dépenses ne sont pas lisibles et connues du Parlement et de la Société civile ne peut être correctement analysé”.
“Il ne peut pas avoir une bonne reddition des comptes publics sans une société civile dynamique, informée et engagée qui peut comprendre et analyser correctement les différents outils et rapports”, a-t-il précisé.
« La transparence budgétaire est une exigence démocratique pour la gestion publique »
De ce fait, a-t-il affirmé, “la transparence budgétaire est une exigence démocratique pour la gestion publique [mais aussi] un facteur d’efficacité des politiques publiques sous reserve qu’elle soit portée par les Institutions et Autorités publiques”. M. Carlos a affirmé qu’il est important de “souligner que cette belle initiative est tout à fait alignée avec l’accent que la Feuille de route de la Transition mets sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption” .
De son côté, le Secrétaire Général du Budget a souhaité, au nom de son ministre, “la bienvenue aux participants à cet atelier d’échanges portant sur le processus budgétaire.” Elhadj Gando Barry a indiqué que “le présent atelier s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de réformes des finances publiques dont la mise en œuvre se traduit par l’adoption d’un cadre juridique rénové, l’élaboration d’outils modernes de gestion des finances publiques”. “Ce cadre, poursuit-il, est conforme aux standards internationaux qui font de la transparence budgétaire, une norme de bonne gouvernance et une condition d’efficacité et déficience de l’action publique”.
Pour le Secrétaire général, “cet atelier se tient dans un contexte marqué par une nouvelle dynamique celle de la refondation de l’Etat qui exige des mesures fortes que le CNRD et le gouvernement de la transition se sont engagés à prendre pour redresser la situation socioéconomique de notre pays.”
D’ailleurs, martèle M. Barry, “l’engagement [de son ministère]va se traduire à travers une forte implication de tous les acteurs de la société civile dans la promotion de la transparence budgétaire et la participation citoyenne dans le processus budgétaire. Il est attendu in fine une meilleure visibilité des actions du gouvernement et une implication forte de vos différentes structures dans l’opérationalisation de la transparence budgétaire dans notre pays”.