Il est connu de tous que depuis que la Guinée a organisé une série d’élections dispendieuses l’an dernier à savoir les législatives, le référendum et la présidentielle en 2020, sur fonds propres, en conséquence, les caisses de l’Etat sont devenues vides.
C’est dans le but de mobiliser les ressources internes et maîtriser les dépenses publiques que le chef de l’Etat et son gouvernement ont entrepris des réformes et des mesures pour atténuer la saignée financière. Dans le cabinet présidentiel, Guineenews© a appris que l’audit de tous les établissements publics administratifs (EPA) et les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) est prévu dans les prochaines semaines. Mais en plus de ceux-ci, l’audit de la direction nationale des douanes, de la direction nationale du trésor public, de la direction nationale du budget et de la direction nationale des impôts maillons essentiels de l’économie guinéenne apporterait une forte valeur ajoutée à l’économie guinéenne. Espérant peut être que cette fois-ci, après l’inspection, les sanctions tomberont !
Dans cette dynamique, de nouveaux nids fiscaux ont été créés, faisant grimper les taxes…..Ce qui a entraîné l’augmentation des prix sur les marchés sans aucune régulation et réglementation appropriées. L’augmentation du prix du carburant qui est passé de 9000 à 11000 GNF a été suivie par celle des prix du transport et sur les marchés même si le gouvernement affirme qu’ils n’augmenteront se fiant sur l’accord signé par les opérateurs économiques et les syndicats des transporteurs. Mais en réalité, il n’a aucun moyen efficace de contrôler les marchés aussi volatiles et un réseau de transport urbain et interurbain incivique où chacun fixe ses prix à son propre gré. D’autre part, au moment où de nouvelles taxes sont créées par l’Etat dans la téléphonie mobile, toutes les sources de recettes auprès des compagnies minières identifiées dans le Code minier guinéen ne sont pas exploitées à leur potentiel. C’est dans ce contexte que le président Alpha Condé a fermé la chaîne des dépenses en bloquant systématiquement l’écrasante majorité des paiements au trésor public et à la banque centrale de la république de Guinée. Et ce, bien avant la tenue des élections citées plus haut. Chacun d’eux, aussi bien les cadres et les membres du directoire de campagne pour la dernière présidentielle, s’est débrouillé avec les moyens du bord pour jouer sa partition.
D’ailleurs, le chef de l’Etat l’a dit et continue de le dire publiquement que ses cadres volent. Dans ses rhétoriques sporadiques, il n’hésite même pas à stigmatiser, magistralement le mode opératoire du système de vol des deniers publics mis en pratique au sein de l’administration publique guinéenne. Mais il n’agit point !
Comme conséquence du blocage des paiements des prestataires externes qui font affaire avec l’État, du budget sectoriel et celui des institutions de la république, l’économie guinéenne est au ralenti. En revanche, la dette intérieure, généralement estimée à plus de 15 mille milliards de nos francs continue à s’accumuler considérablement. Une situation aggravée par l’effet de la pandémie de coronavirus. Paradoxalement, les budgets de fonctionnement de la présidence et de l’armée continuent à être payés au vu et au su de tout le monde.
En somme, l’orthodoxie dans la gestion des affaires publiques doit être respectée. Une gestion saine, efficace et efficiente des ressources de l’Etat doit passer impérativement par un système de planification stratégique, de suivi, d’évaluation et de contrôle rigoureux, continu et constant. Mais surtout des sanctions négatives contre les cadres indélicats et des récompenses pour ceux qui travaillent effectivement pour une administration productive.
Des économistes indépendants affirment que la liquidation des factures des entreprises locales leur permettra de survivre au risque de les « tuer » définitivement. Car, vouloir tout ramener à son niveau risque de produire l’effet inverse. Un président ne peut tout faire à la fois ! Mais il peut faire faire par délégation de pouvoir et lorsque ça ne marche pas, il change les cadres en prônant le principe de compétence, de loyauté, d’honnêteté, d’intégrité et de patriotisme.
Il est utopique de travailler avec les cadres à qui l’on n’a pas confiance dans un système aussi corrompu, profond et perverti. Une tendance que le chef de l’Etat de bonne foi veut absolument renverser pendant son premier mandat de la quatrième république, dit-on.