A la prise du pouvoir par les militaires au pouvoir en septembre 2021, la gouvernance fait partie des aspects où le nouveau pouvoir affichait une volonté de changement. Une année après, c’est sur ce registre qu’on retrouve le talon d’Achille du Comité National du Rassemblement pour le Développement. En témoigne la dernière publication du forum des forces sociales de Guinée.
L’intitulé du document est évocateur. « La Refondation de l’Etat et la Rectification Institutionnelle par le CNRD à l’épreuve de la transparence et de la recevabilité», dit-il. Mais le FFSG ne s’arrête pas en si bon chemin. Dans ce document dont Guineenews s’est procuré copie, «…le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), comme annoncé dans ses précédentes déclarations, reste très préoccupé par la persistance des soupçons de corruption, de mauvaise gestion et des accords de dettes au cœur de la refondation et la rectification institutionnelle, le tout dans un déficit total de transparence dans la gestion de la chose publique qui continue à accentuer la cherté de vie et les risques de troubles à grande échelle en Guinée pendant et après la transition ».
Du coup, «…pour une question de logique, de cohérence et d’objectivité républicaine, le FFSG» interpelle «la CENTIF, ANLC et toutes instances habilitées ». Il «invite» ces services étatiques à prendre un certain nombre de mesures.
Entre autres, « à faire l’état des lieux sur les actifs financiers et matériels de l’Etat à la date du 05 septembre 2021, afin de donner une caution morale à la moralisation de la gestion de la chose publique comme élément central de la refondation et la rectification par le CNRD ». Egalement, «à engager des audits sur la gestion des organes de la transition pour vérifier leur train de vie qui semble être en total déphasage avec une transition et le niveau de vie actuelle des populations ».
Dans la démarche que préconise le FFSG, le département en charge de la justice, très généreuse en injonctions depuis l’arrivée à sa tête du magistrat Alfonse Charles Writh, n’est pas en reste. « Au Ministère de la justice et l’Inspection Générale d’Etat, (il demande) d’engager des vérifications sur le dernier semestre de gestion des EPA, des Agences et autres, CNSS et l’ARPT notamment pour lever les doutes persistants sur des éventuels cas ou tentatives de corruption et de détournement des ressources publiques ».
Il n’oublie pas non plus le CNRD, le CNT et le reste du gouvernement. Le FFSG les «invite», «chacun en ce qui le concerne », non seulement « à faire la lumière sur la mobilisation, l’orientation et la gestion des redevances minières, ainsi que sur la nature et la portée des différents marchés publics engagés depuis la prise du pouvoir par le CNRD ». Mais aussi, «à publier les résultats issus de la vente aux enchères des véhicules de l’Etat qui par le gouvernement », et «à faire l’état des lieux du coût lié au fonctionnement de la CRIEF sur le contribuable guinéen, les résultats obtenus à date, notamment le montant effectivement récupéré et versé au trésor public, différent des cautions de mise en liberté proviseur des accusés, qui en aucun cas ne peut être considéré comme acquis».
Par ailleurs, le FFSG «invite les centrales syndicales membres et/ou partenaires » à «… procéder à une analyse critique sans complaisance du décret portant sur les horaires de travail dans les services publics en lien avec le revenu des travailleurs et leurs affectations aux différents services », d’abord. Ensuite, «à apprécier l’efficacité des mesures annoncées dans le secteur de l’éducation, notamment au pré universitaire, pour répondre aux impaires relatifs à la vague de mise à la retraite des enseignants en pleine année scolaire 2021, afin d’éviter de faire payer aux enfants candidats aux différents examens les conséquences de l’émotion refondatrice de l’administration publique ».
Et une fois n’est pas coutume, «le FFSG, invite les autorités concernées de la transition, à s’assurer de la légalité et du caractère apolitique des blocages/récupérations ou gels à grande échelle d’avoirs des personnes publiques et privées, à l’effet d’éviter les répercussions sur le contribuable guinéen d’éventuels recours à la réparation par ces dernières ».