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Fête de l’Aid el Fitr : cette année, le bilan a été tout, sauf reluisant

Eh, oui, les chiffres enregistrés par la police pendant la fête du ramadan que nous venons de célébrer sont tout, sauf heureux ou riants. C’est le moins qu’on puisse dire.

Selon la direction centrale de la police routière, c’est un total de 12 accidents qui ont été enregistrés au niveau national, dans les communes urbaines. 10 de ces accidents se sont produits dans le grand Conakry et les deux autres à l’intérieur du pays. Les zones concernées sont, pour le premier cas : Matam, Dixinn, Matoto, Bambéto, Kobayah et Sonfonia. Viennent ensuite pour le second, Mamou et Lola.

Ces 12 accidents ont entraîné un bilan qui se décompose ainsi qu’il suit :  04 personnes tuées ; 07 blessés graves ; 05 blessés légers ; 03 dégâts matériels importants et 04 dégâts matériels légers. On indique que 04 motos sont impliquées dans ces accidents. Quant aux infractions relevées, la police cite dans la majorité des cas comme principaux facteurs en cause, la vitesse excessive et le non-respect des règles du code de la route.

S’agissant des cas mortels enregistrés, nous évoquerons les plus extraordinaires d’entre eux qui se sont produits. Le premier a été très violent et a défrayé la chronique à travers la ville. Les réseaux sociaux l’ont amplement relayé avec des bilans et commentaires aussi variés qu’inexacts. Selon la police, cet accident a fait un mort et trois blessés légers. Cependant, la rumeur qui s’en est emparée, l’a fortement extrapolé en haussant le nombre de victimes qu’on a fait passer à plusieurs morts et blessés graves dont le nombre a fortement varié, au gré des ‘’partages’’ qui en ont résulté.

La police précise que cette tragédie qui a fortement marqué l’opinion, est survenue à Kaporo-marché aux alentours de 16 h 25, entre la gendarmerie et l’essencerie située en contre-bas, en direction du pont de Kaporo. C’est une Toyota RAV 4 qui a fauché un groupe de jeunes piétons, tuant du coup l’un d’entre eux et blessant trois autres.

Ce drame s’est produit lorsque le conducteur, comble d’insouciance et de témérité, a entrepris une manœuvre de dépassement, alors que ni le lieu, ni le moment ne s’y prêtaient.  Faisant fi de toute prudence, le voilà qui se déporte à gauche pour doubler à vive allure, la file de véhicules devant lui. Et c’est dans ces circonstances que le drame s’est produit. Et aussitôt, les témoins des faits s’en sont pris au véhicule qu’ils ont incendié.

Le second cas mortel est survenu à Sonfonia, sur la T7, précisément à l’orée de l’université Cheick Modibo Diarra.  On était aux alentours de 3 heures du matin quand deux motos sont entrées en collision. Sur la première, se trouvaient un caporal et un caporal-chef des forces armées alors que sur la seconde, le conducteur roulait avec deux passagers.  Sous l’effet du choc, le caporal-chef a trouvé la mort. Les autres ont été blessés, apprend-on.

C’est donc là, le triste bilan que la police a enregistré pendant la période de la fête de ramadan (avant, pendant et après). Malgré qu’il soit peu reluisant, au regard de ce qu’on espérait, on ne saurait nier les efforts louables consentis en amont pour que la fête soit belle et vierge d’accidents. Et dans cette projection, il faut admettre que les dispositifs planifiés par la police ont parfaitement fonctionné. Un compartimentage fonctionnel a été initié pour échelonner le déploiement des agents, de façon à permettre de couvrir toute la période définie dans la stratégie de prévention des accidents pouvant survenir pendant la fête de ramadan. Ce qui atteste que la sécurité a assurément joué son rôle de régulateur et de garant pour une fête calme et joyeuse.

Pour gagner ce pari, le département a déployé sur le terrain, un total de 3900 agents parmi lesquels 200 de la protection civile. En plus des importants moyens financiers et matériels destinés à mettre tout ce dispositif en branle. Ainsi, le grand Conakry comprenant la capitale et les communes de Coyah et Dubréka, tout comme les centres urbains à l’intérieur du pays ont été couverts par un maillage sécuritaire des plus rassurants.

Mais, hélas ! Cela n’a pas suffi.  

Des comportements inattendus et en porte-à-faux avec les règles du code de la route ont déjoué les pronostics les plus optimistes et rassurants. Ce qui explique ce bilan fâcheux, nullement attendu, encore moins souhaité. A l’analyse, on se rend bien compte que tout est arrivé par la faute de certains usagers. Ce qui nous renvoie à la responsabilité de l’homme qui se place au centre de la problématique. Ce qui nous convainc en même temps de la nécessité d’insister encore et toujours sur l’amélioration du comportement des individus par lesquels tout arrive.

Le déploiement des moyens humains, financiers et matériels a beau être conséquent et porté à son maximum, si le comportement de l’homme ne change pas, du négatif au positif, aucun effet tangible et porteur ne va impacter le renforcement de la prévention routière.

 Autant alors en appeler à s’investir aussi dans la communication au bout de laquelle sera adossée la répression.  Les décideurs dont c’est le rôle, gagneraient amplement à intégrer dans cette approche, des campagnes soutenues d’information, de formation, d’éducation et de sensibilisation des citoyens, par tous les canaux disponibles. C’est, nous semble-t-il, une des clés essentielles pour espérer résoudre ce problème crucial qui nous interpelle tous.

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