D’habitude, tous les voyages du Syli national sont gérés par la Fédération Guinéenne de Football et le Ministère des Sports. Le programme de voyage qui est ficelé par la Fédération guinéenne de football, est transmis au Ministère des Sports qui s’occupe du suivi dans tout le circuit administratif jusqu’à l’émission des billets. Cette fois-ci, il y a un véritable imbroglio autour de ce voyage qui doit interpeller plus d’un. Au ministère des Sports, le sujet semble être très sensible. L’on est moins bavard. Pour le moment, il est très difficile de savoir qui a fait quoi dans ce voyage qui n’augure rien de bon pour les nombreux déplacements de l’équipe nationale à venir. Tout ce que l’on sait, c’est que depuis plusieurs années, le ministère des Sports en collaboration avec la Fédération Guinéenne de Football, avait réussi à exécuter avec beaucoup de succès les programmes de voyage de l’équipe nationale et à mettre les joueurs et son staff technique dans les meilleures conditions. A-t-on fait un pas en arrière ? Tout semble l’indiquer.
Guineenews© a appris de certaines sources que l’Intendant général de la Présidence de la République, est celui qui a tout géré à la place du Ministère des Sports. Cependant, même s’il a été mis en copie sur tous les documents administratifs en lien avec le voyage de la délégation guinéenne à Nouakchott, Kabinet Sylla nie toute implication directe dans la gestion de ce dossier. «C’est faux. Je n’ai rien à voir là-dedans. Je ne vous connais pas, malgré tout, j’ai pris tout mon temps pour répondre à vos questions. Je vous suggère de vous adresser au ministère du Budget où tout a été géré », se défend Kabinet Sylla alias Bill Gates que nous avons pu joindre au téléphone.
Contacté, le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté n’a pas non plus voulu s’exprimer. Toutes les tentatives pour le faire réagir se sont avérées infructueuses. Non seulement, il n’a pas répondu aux appels et en même temps, il n’a pas tenu parole quand il a promis de rappeler après les messages écrits qu’il a reçus de Guineenews©.
Par contre, nous avons appris que le Président de la République, Alpha Condé a récemment décidé de mettre en place une régie financière qui s’occupera exclusivement de tous les voyages des officiels et délégations guinéens à l’étranger pour lutter contre la corruption et la surfacturation.
En dépit de cela, peut-on se permettre de semer le doute au sein du Syli national à quelques mois de la Coupe d’Afrique des Nations de football et à la veille d’une campagne éliminatoire aussi importante que celle de la Coupe du Monde ? En tous cas, le moins que l’on puisse dire est que le Président de la République qui semble vouloir tout gérer à son niveau, est foncièrement mal conseillé. « Le Président a nommé des ministres dans tous les domaines. Il ne peut pas se démultiplier pour faire le travail de chaque ministre, ni se substituer à eux. En ce qui concerne l’équipe nationale, il y a une Fédération qui est sous tutelle du Ministère des Sports. Si quelque chose ne va pas, tout ce qu’il peut ou doit faire, c’est de sanctionner ou de mettre en garde. Il a tellement de choses importantes à faire pour le pays que c’est ridicule pour lui de se mêler de la gestion d’une équipe nationale de football. Il a nommé des gens pour s’occuper de cela et il doit leur faire entière confiance et leur tenir comme responsable pour tout problème », peste un observateur du football guinéen.
« Depuis qu’il est à la tête du pays, toutes les conditions de voyage et d’hébergement du Syli national se sont améliorées de façon significative et assez positive. Pourquoi, après toutes ces années, il va accepter que certaines personnes sabotent ce travail apprécié aussi bien par les joueurs que les membres du staff technique ? Ce qu’il doit savoir, c’est qu’en cas de mauvaise performance de l’équipe nationale, tout va retomber sur lui. Si l’on veut voir des résultats, nous devons mettre nos différentes équipes nationales dans les meilleures conditions. C’est extrêmement important. À défaut, il ne faut pas être surpris que nous soyons ridicules dans plusieurs compétitions africaines et internationales. La CAN arrive, nous avons tous encore en mémoire le fiasco de la CAN 2019 en Égypte. Personne ne voudrait que cela se répète », souligne un autre observateur du football guinéen.