La transparence des élections en Guinée reste toujours un sujet polémique. Au temps du feu Général Lansana Conté, tellement que toute l’Administration était politisée, il fallait que le PUP, parti au pouvoir d’alors, gagne dans chaque circonscription. Une pratique devenue courante que beaucoup disaient que ce ne sont pas des élections, mais des sélections. En 2010, l’élection présidentielle aurait été truquée, selon Sidya Touré (qui n’a pas été au second tour) et Cellou Dalein (arrivé 1er au premier tour et battu avec ses 44% par le 2e qui n’avait que 18% au second tour).
Les différentes élections qui ont suivi ont toujours été contestées par l’opposition, accusant souvent la CENI d’être inféodée par le pouvoir. Et à N’Zérékoré, le Premier ministre Béavogui, a évoqué ce cas d’inféodation des institutions chargées de gérer les élections.
D’abord, Mohamed Béavogui a rappelé le travail qui a été fait afin d’arriver, selon lui, à un consensus sur la durée de la transition, indiquant qu’il y a certains qui avez dit que le Colonel Doumbouya ne doit même pas partir : « Les consultations ont été faites, on a eu des assises. Toutes les informations qui ont été recueillies ont permis aux Guinéens de se parler et de discuter de ce qu’il nous faut pour que la Guinée change et combien de temps il nous faut pour qu’on puisse travailler. Il y a eu beaucoup de propositions. Il y en a qui étaient tellement contents, ils ont dit au Colonel de ne plus partir, il faut rester ici. Il y en a qui ont dit non, il faut partir demain. C’est comme ça la vie. Il y a des gens qui vous aiment, et d’autres qui ne vous aiment pas, surtout ceux qui ont pris tout et ont mis dans leur poche arrière. Le consensus a amené la définition de 36 mois. »
Le Premier ministre soutient que l’important, ce n’est pas cette durée, mais le travail qu’il faut voir : « Moi je vais vous dire, la durée, ce n’est pas ça le problème. Le problème, c’est que depuis l’indépendance, on n’a jamais voté sur un fichier électoral vrai. On n’a jamais voté avec des institutions des élections qui sont vraies. Vous le savez tous. Ce que nous devons faire, c’est nous donner le temps de préparer un bon fichier électoral. Et ça, ça ne se fait pas en une nuit. Ça se fait avec le temps. Il faut que vous ayez la fierté de vous lever et dans les bureaux de vote et de glisser votre bulletin dans l’urne en sachant que vous allez à une élection qui est libre et transparente. C’est ce que le Colonel veut. Et pour ça, on a besoin du temps qu’il faut pour faire ce qu’il faut. »