La chambre de contrôle des instructions de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a infirmé ce mardi 31 mai l’ordonnance de mise en liberté conditionnelle de l’ancien Premier ministre Kassory Fofana et des anciens ministres Oyé Guilavogui et Mohamed Diané. Les trois inculpés pourraient donc rester en prison jusqu’à la tenue de leur procès.
L’ancien chef de gouvernement d’Alpha Condé et ses anciens ministres sont poursuivis dans deux procédures différentes de » détournements de deniers publics, d’enrichissement illicite et de complicité ». Le 19 mai dernier, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré a fait appel d’une décision de mise en liberté conditionnelle prise le même jour par un pool de juges d’instruction de la juridiction.
Dans une émission de la télévision nationale, le procureur spécial a expliqué qu’il avait le droit de s’opposer à la libération d’un inculpé. « La liberté, c’est la règle, la détention est l’exception. Mais on n’est pas toujours dans l’exception. Le même législateur énonce une fourchette de mesures pour le maintien en prison d’un individu… Il est maintenu en prison lorsque c’est le seul moyen pour les maintenir à la disposition de la justice ; lorsque l’ordre public qui a été troublé par l’infraction est très grave ; ça c’est pour relativement maintenir l’ordre public ; lorsqu’on veut éviter une collusion entre la personne poursuivie et les éventuels témoins ou complices », a expliqué le procureur.
Après cette décision de la chambre de contrôle, les avocats de Kassory et Cie ont la possibilité de se pourvoir en cassation ( auprès de la Cour Suprême) . Vont-ils le faire ? « Nous sommes en train de réfléchir pour l’instant », nous a dit Me Salifou Béavogui, l’avocat d’Oyé Guilavogui.