Youssouf Sylla
Ce 25 mai 2022, l’unité des Etats africains scellée un autre 25 mai 1963 au sein d’une struture commune a largement dépassé un demi siècle d’existence. La devancière de l’Union Africaine, l’Organisation de l’Unité Africaine, avait réussi à obtenir l’indépendance du continent dans les années « 60 », même si la question relative au statut du Sahara occidental, qui a failli faire voler en éclat l’OUA, continue à envenimer par exemple les relations Maroco-Algeriennes. L’autre versant du rêve panafricain, l’avènement d’un gouvernement unique, demeure un important objectif à atteindre. Le chemin pour y parvenir ne sera pas facile, car de nombreux Etats restent encore profondément attachés à leur souveraineté. S’il n’existe pour l’instant aucun plan concret de cheminement vers un « fédéralisme africain », il existe néanmoins des raisons objectives qui doivent pousser les Etats africains à avoir des stratégies communes par rapport certaines préoccupations communes, comme les questions de paix et de sécurité. En effet, les Etats africains ont collectivement intérêt à ce que le continent devienne un havre de paix et de sécurité pour permettre le développement économique du continent. Ils ont intérêt à ce que la democratie et le respect des droits humains trouvent dans leurs pays respectifs, une totale expression pour le grand bonheur des peuples africains. Ils ont aussi intérêt à ce qu’ils prennent en charge leur sécurité pour assurer la protection du continent contre certaines menaces communes, comme le djihadisme qui frappe aujourd’hui sans la moindre hésitation partout dans le continent. La présente contribution vise à apporter un éclairage sur la conflictualité en Afrique et sur les raisons qui la sous-tendent. Mais aussi à ouvrir la réflexion sur les voies et moyens qui permettront de revigorer la politique africaine de defense commune, à travers notamment l’operationnalisation de la Force africaine de defense.