Lors de l’ouverture de l’Assemblée générale extraordinaire de la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) ce jeudi 24 juillet 2025, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kéamou Bogola Haba, a prononcé un discours fort et engagé, visant à secouer les acteurs du football guinéen. Dans un contexte marqué par des enjeux multiples et complexes, le ministre a appelé à un sursaut collectif et à une gouvernance plus rigoureuse.
Une assemblée pour « tourner la page des querelles et se concentrer sur l’essentiel »
Le message du ministre était limpide : il est grand temps de laisser de côté les luttes internes. « Cette assemblée doit marquer la fin des discussions stériles et nous permettre de nous concentrer sur l’essentiel, celui du développement du football », a insisté Kéamou Bogola Haba.
Un déséquilibre géographique flagrant
L’un des points les plus frappants du discours fut celui relatif à la concentration du football d’élite en Basse-Guinée. « Sur 14 clubs de Ligue 1, 12 sont situés en Basse-Guinée. Cela constitue un déséquilibre flagrant ! », a souligné le ministre.
Il a rappelé que la loi 018 impose une couverture du territoire national par le football, appelant le futur bureau exécutif, qui sera porté à 13 membres à l’issue de l’assemblée, à « penser à l’équité territoriale ».
Un manque cruel de moyens pour les clubs
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Le constat est implacable : les clubs guinéens manquent de ressources pour exister de manière compétitive sur la scène nationale et internationale. « Un club digne de ce nom doit pouvoir disposer d’au moins 2 milliards de francs guinéens pour fonctionner normalement. Combien de clubs peuvent se prévaloir de cette capacité aujourd’hui ? », s’est interrogé le ministre.
Il a lancé un appel pressant pour la transformation des clubs en sociétés anonymes, dans le but d’attirer les investisseurs et de professionnaliser le football local : « nous devons sortir de cette logique de clubs formateurs sans avenir. Le marché des transferts est en souffrance, il est urgent de le relancer. »
Une crise de mobilisation autour du football
Bogola Haba a exprimé sa préoccupation face à la faible affluence dans les stades : « il arrive qu’un stade de 5 000 places soit presque vide pour un match de Ligue 1 ! » Malgré les investissements massifs de l’État dans la rénovation et la construction de stades (plus de 2 500 milliards GNF déjà engagés pour ceux de Nongo et du 20 septembre), le ministre a mis en doute leur rentabilité : « Qui remplira ces stades si les matchs n’attirent personne ? »
Gouvernance et paix interne : « ne laissez pas la crise se reproduire ! »
Enfin, en s’adressant aux dirigeants de la FEGUIFOOT, Kéamou Bogola Haba a été sans ambiguïté sur l’importance de maintenir la stabilité au sein de l’organisation : « si vous êtes incapables de trouver six personnes pour compléter le bureau exécutif, alors il est clair que nous avons un problème plus profond. »
Le ministre a mis en garde contre les influences extérieures, appelant à une gestion autonome des différends internes et à une indépendance vis-à-vis des interférences politiques : « si vous laissez les ministres, les Premiers ministres et les présidents s’immiscer dans vos choix, vous ne connaîtrez jamais la paix. »
