L’ONG Human Rigths Wacth vient de publier une enquête sur la Guinée. Mais le moins qu’on puisse dire du document, c’est qu’il est plutôt accablant pour les autorités civiles et les forces de sécurité. Elles sont accusées de violences, arrestations et disparitions forcées des partisans de l’opposition, le jour du référendum, avant et après à Conakry et dans d’autres villes.
Dans ce document établi sur la base de plusieurs témoignages, l’ONG met à nue une répression ‘’féroce’’ dans les zones favorables à l’opposition et demande aux partenaires de réagir pour contraindre les autorités à mettre fin aux exactions.
« Les partenaires internationaux de la Guinée et autres institutions, en particulier l’Union africaine, la CEDEAO, le Conseil de sécurité de l’ONU, l’UE et les États-Unis devraient accroître la pression sur le président Condé et son gouvernement et exiger l’ouverture d’enquêtes et de poursuites judiciaires crédibles pour les violations récentes », a préconisé Human Rights Watch.
N’excluant pas un refus, pour ne pas dire un entêtement du pouvoir, comme ce fut le cas avant le double scrutin du 22 mars, HWR anticipe une suggestion. En cas d’échec des autorités guinéennes à répondre à ces préoccupations relatives aux droits humains, les États-Unis devraient envisager, suggère HWR des sanctions ciblées contre les hauts responsables gouvernementaux responsables de violations, notamment des interdictions de voyager et des gels des avoirs.
De leur côté, « l’UE et ses États membres devraient envisager d’élargir le régime de sanctions en vigueur à l’encontre de la Guinée et rappeler aux autorités du pays les conséquences d’un échec à prendre en compte de façon adéquate les préoccupations relatives aux droits humains », propose l’ONG.
Dans la conclusion de son rapport sur la Guinée, Ilaria Allegrozzi, chercheuse séniore à HRW préconise que « des mesures vigoureuses sont nécessaires dès à présent avant que la situation ne se détériore davantage et qu’une force disproportionnée ne soit utilisée contre les manifestants à l’approche des élections ».
Et d’ajouter que « les partenaires de la Guinée devraient indiquer clairement que des conséquences seront tirées si des manifestants se font tirer dessus ou des partisans de l’opposition sont portés disparus. »
Dans cette enquête, Human Rigths Watch rapporte que « les manifestants auraient également tué au moins un gendarme lors de manifestations en octobre, selon le gouvernement, bien que les manifestants affirment que celui-ci a été abattu par un autre gendarme. »
Les multiples tentatives de Guineenews auprès des autorités pour avoir une réaction a été sans succès. Le ministre de la Citoyenneté dont les prérogatives couvrent la promotion des droits de l’homme en Guinée, ne répond ni à l’appel ni au message téléphonique. Idem que son collègue, ministre en charge des Transports, en même temps porte-parole du gouvernement, Aboubacar Sylla.
Du côté de l’institution nationale indépendante des droits de l’homme (INIDH), le téléphone du président Pr Alia Diaby ne sonne pas. Deux de ses collègues joints indiquent gentiment ne pas être les mieux placés pour parler au nom de l’institution. Au ministère de la Sécurité, le responsable adjoint de la communication n’était pas au courant de l’enquête. Le téléphone du porte-parole de la gendarmerie ne sonne pas non plus.