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Transports : 27 ans après, la Guinée va procéder à la ré-immatriculation de son parc automobile

Un parc automobile vieillissant et incontrôlé, des permis de conduire et de cartes grises s’achetant comme des cacahuètes, voilà l’image que présente le secteur du transport routier guinéen. En outre, il faut ajouter un bâtiment très vieillissant, pour ne pas dire pourrissant, qui abritait le Centre d’administration automobile de Conakry (CADAC).

Pour mettre fin à cette situation qui n’honore point le pays, le ministre des Transports, Aboubacar Sylla, a procédé le vendredi 19 avril à la pause de la première pierre du chantier de construction du Bureau régional des transports terrestres de Conakry (BRTTC) en lieu et place du CADAC, qui devient donc BRTTC. Déjà, lors de son passage à l’Assemblée nationale en décembre 2018, M. Sylla avait annoncé la récupération des auto-écoles et ce programme de ré-immatriculation du parc automobile.

 L’Etat étant une continuité, Aboubacar Sylla a décidé de poursuivre ce qui avait été entamé depuis 2014. Car, c’est depuis le 20 juin 2014, que le ministère de l’Economie et des Finances a lancé un appel d’offre international relatif à l’acquisition des cartes crises automobiles et autos (lot 1), de matériels informatiques (lot 2) et de logiciels d’immatriculations (lot 3). Et c’est la société  allemande, Imprimerie des Documents Sécurisés (DSDGmbH) qui a été adjudicatrice dudit marché, et sa filiale guinéenne, DSD Guinée, va s’occuper de l’exécution des travaux allant de la construction des bureaux régionaux et leur équipement, la fourniture des cartes grises électroniques, les certificats de non gage, les fiches d’expertise technique, les demandes d’immatriculation, les cartes d’autorisation de transports, entre autres.

Ce 19 avril, va marquer le début de la construction d’un bâtiment flambant neuf R+1, à la place de l’édifice qui abritait le CADAC. « Ce bâtiment va changer complètement la façade de la présentation du BRTT, puisque c’est un bâtiment moderne qui va remplacer un édifice vétuste qui existait au même emplacement depuis très longtemps. Il ne s’agit pas d’une rénovation, mais de la construction du nouveau bâtiment », a indiqué le ministre Aboubacar Sylla, avant de préciser que les 7 autres bureaux régionaux seront également construits dans les 7 régions administratives du pays.

Le projet de ré-immatriculation du parc automobile guinéen consiste à la mise en place d’un système informatisé et intégré de gestion des immatriculations en Guinée, de la fourniture des documents sécurisés liés aux immatriculations, la fourniture et la mise en place du matériel informatique et logiciel d’immatriculation, ainsi que la formation des cadres à la gestion du système d’immatriculation informatisé, à la construction des 7 bureaux régionaux des transports terrestres et celle du bureau régional de Conakry.

Selon Aboubacar Sylla, la Guinée importe 3500 véhicules d’occasions chaque mois, d’où la nécessité de réglementer le secteur : « A peu près 40 mille véhicules d’occasions sont importés chaque année en Guinée. Cela équivaut à un peu plus de 3500 véhicules qui entrent dans le pays tous les mois. Donc il fallait absolument mettre en place une base de données sérieuse, fiable pour pouvoir gérer cet afflux de véhicules et donc pouvoir en réglementer l’importation dans notre pays. »

La dernière immatriculation du parc automobile guinéen date de 1992. Ce qui fait de nos jours 27 ans. « Normalement, dit le ministre des Transports, les ré-immatriculations ont lieu de façon cyclique tous les 10 ans puisque cela permet de faire des statistiques fiables, avoir une idée précise de la nature de l’état et l’étendue du parc automobile afin de bâtir toute les politiques et stratégies en rapport avec la commercialisation,  l’importation des véhicules mais aussi la mobilité dans nos villes et à l’intérieur du pays. »

En plus de la ré-immatriculation, il y a la numérisation des permis de conduire et des cartes crises afin de mette fin à leur falsification. « Je dois vous dire d’autre part que nous n’avons pas que le problème de ré-immatriculation. Nous avons le problème des permis de conduire qui sont également falsifiés à longueur de journée parce qu’ils ne contiennent pas d’éléments de sécurité qui empêchent que les faussaires puissent les multiplier à volonté. Nous allons dans les semaines à venir, conclure un contrat en BOT pour la numérisation des permis de conduire en Guinée. Nous serons ensuite obligés de réformer les auto-écoles, car qui dit permis de conduire, dit auto-écoles performantes et sérieuses. Nous allons insérer le système de visite technique obligatoire. […] Mais la ré-immatriculation seule ne suffira. Il faut aller jusqu’au bout de la chaine, c’est-à-dire l’établissement des plaques minéralogiques parce que là aussi s’est organisée ici autour du CADAC une fraude généralisée à laquelle la sécurisation des plaques minéralogiques va mettre également un terme. C’est une opération qui est en cours dont vous allez très rapidement enregistrer les conclusions, puisque nous sommes en train  de recruter la société ou les sociétés qui vont s’investir dans la livraison des plaques et nous allons donner les agréments à tous les emboutisseurs, c’est-à-dire les petits ateliers ou les opérateurs qui vont s’investir dans la fixation des numéros sur la plaque.  Nous allons faire en sorte que tout ceci se passe de façon ordonnée et normalisée pour que tous les numéros, toutes les plaques, soient les mêmes et obéissent aux mêmes normes, mêmes couleurs, avec les mêmes hauteurs et natures d’écriture ou de caractères pour que notre pays aussi retombe dans la normalité », a expliqué le ministre des Transports.

Cette ré-immatriculation, selon M. Sylla, va permettre une entrée financière de 60 à 70 milliards GNF.

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