A quelques heures ou jours de la nomination du premier ministre du gouvernement de transition, le choix de Mamadi Doumbouya ne peut tomber que sur une personnalité dont le profil correspond exactement à la mission. Le président de la Transition a lui-même résumé lors de sa prestation de serment les missions de la Transition à « la rédaction d’une nouvelle Constitution, la refondation de l’Etat, la lutte contre la corruption, la réforme du système électoral et la refonte du fichier, l’organisation des élections libres, crédibles et transparentes et la réconciliation nationale »
Exit donc les missions économiques. Le nouveau premier ministre doit jouir d’une grande crédibilité morale et politique. Le premier ministre ne doit pas un être un personnage clivant, il doit être probe, capable de résister aux pressions d’où qu’elles viennent. Ces pressions pourraient provenir du CNRD, des mécontents des conséquences des reformes politiques, administratives et institutionnelles, et des états-majors des grands partis politiques. Le prochain premier ministre doit donc être juste et audacieux. Il doit avoir de l’ascendant dans les milieux diplomatiques afin de faire accepter la durée et le chronogramme de la transition par la communauté internationale.
De préférence, la personnalité choisie doit jouir d’une certaine popularité dans l’opinion nationale et internationale. Cette popularité, peut être un moyen pour l’adhésion immédiate des populations aux réformes les plus difficiles et les plus impopulaires. Un premier ministre populaire pourrait donc servir de bouclier protecteur pour le président de la transition. Ainsi, il pourrait être utilisé par Doumbouya comme un fusible, le moment venu.
A contrario, s’il prend un premier ministre peu connu ou peu populaire, il mettra en jeu sa propre crédibilité et prend l’énorme risque de se fragiliser et de fragiliser la transition, à cause des conflits et désaccords qui seront inéluctables.