Pourquoi le président de la République, Alpha Condé, n’a pas pris part à la téléconférence des chefs d’État et de gouvernement sur la pandémie du COVID-19 tenue le 3 avril dernier? C’est une question qu’on est en droit de se poser eu égard à l’intérêt que porte ce sujet qui domine l’actualité et mobilise le monde entier.
Parmi les pays africains les moins touchés par le coronavirus, il y a moins de deux semaines, la Guinée enregistre de plus en plus d’infections au COVID-19. Le pays compte à ce jour 164 cas dont 5 personnes guéries. C’est dans ce contexte que les Guinéens apprennent que le président Alpha Condé n’a pas pris part à la téléconférence où il était question de « la riposte de l’Afrique à la pandémie de Covid-19. »
Pour rappel, l’initiative est du Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’Union africaine (UA). Selon un communiqué dont Guineenews s’est procuré copie, le numéro Un Sud-Africain « a convoqué une deuxième téléconférence de suivi du Bureau des Chefs d’État et de gouvernements de l’UA le 3 avril 2020, pour discuter de la riposte de l’Afrique à la pandémie de Covid-19. »
A l’issue de la téléconférence, indique ledit communiqué, « les Chefs d’État ont pris note avec satisfaction des progrès réalisés dans l’opérationnalisation du Fonds d’intervention de l’UA contre le Covid-19 créé le 26 mars 2020, pour lequel les membres se sont engagés à verser la somme de 12,5 millions de dollars américains, avec 4,5 millions de dollars en sus pour le CDC Afrique. »
Dans le même document, il apparaît « qu’il est nécessaire d’accéder de toute urgence aux fournitures de sauvetage, notamment les EPI, les masques, les blouses, les respirateurs et autres appareils.» Et que « le bureau a salué l’action rapide coordonnée par le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et la fondation Jack Ma, avec l’appui du programme alimentaire mondial (PAM), et du CDC Afrique, pour mobiliser et distribuer plus d’un million de tests de diagnostic, six (6) millions de masques et 600 000 EPI à tous les Etats de l’Union africaine en moins d’une semaine.»
Certes, tous les Chefs d’Etat africains n’ont pas pris part à cette initiative du président en exercice de l’Union Africaine. Mais à part les membres du bureau, il y avait le Ruwandais Paul Kagame, Macky Sall du Sénégal, Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe, sans oublier le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Ce qui taraude l’esprit des observateurs, quant à l’absence d’Alpha Condé à cette téléconférence, c’est l’ampleur avec laquelle le coronavirus se propage en Guinée. Même s’il n’y a pas de mort causée par la pandémie qui fait des ravages dans le monde.
L’autre aspect évoqué par un observateur averti de l’actualité guinéenne est liée à l’expérience du pays qui a été le premier et l’un des plus durement touchés par l’épidémie à virus Ebola entre 2014 et 2015. Pour ce dernier, « la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria devraient participer à cette activité et partager leur expérience».
Par ailleurs, il rappelle l’enthousiasme avec lequel le locataire de Sékoutouréa a toujours participé aux rencontres d’envergure en Afrique ou au niveau international. Et à cela, il faut ajouter le panafricanisme toujours revendiqué par Alpha Condé.
Face à ces observations, Guineenews a cherché des réponses au niveau des services compétents. Mais nos tentatives auprès des responsables du bureau de presse de la présidence de la République, du sécrétariat général de la présidence de la République et du ministre conseiller Rachid N’diaye sont restées vaines.
A noter que les membres du Bureau des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine qui ont pris part à cette activité initiée par le président sud-africain, sont l’Egyptien Abdel Fattah al Sisi, Ibrahim Boubacar Keita du Mali, Uhuru Kenyatta du Kenya, Felix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, et Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine.