Le sort à réserver à Alpha Condé est l’une des questions qui reviennent sans cesse depuis la prise du pouvoir par le Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD). Etienne Soropgui l’a aussi abordée ce lundi 13 septembre chez nos confrères de la radio FIM Fm.
Pour l’opposant et ancien prisonnier politique d’Alpha Condé, il n’est pas question que ce dernier soit permis de sortir de la Guinée, comme la CEDEAO dit en avoir obtenu l’accord de principe du nouveau pouvoir militaire.
«Je crois que le président Alpha Condé, ex-président de la République doit rester en Guinée», suggère-t-il. Et d’expliquer que «si non, ça n’expliquerait pas le coup de force. Je crois qu’il y a eu un exposé de motifs pour justifier …la junte, en le laissant partir, en ce moment, ils sont obligés de nous dire pourquoi, ils l’ont débarqué parce qu’encore une fois, ils ont énuméré un certain nombre d’exposés de motifs pour dire que pour telle et telle raison… je crois qu’au-delà de ça, il y a aussi des explications à donner au peuple de Guinée… »
Par ailleurs, précise le président du mouvement «nos valeurs communes», qui a fait deux fois la prison sous le régime déchu, «je l’ai dit tant tôt, en ce qui me concerne je n’ai aucun problème à pardonner personnellement à Alpha Condé… je n’ai aucune rancune. Par contre, tout ce qui a été fait au peuple de Guinée, notamment, les crimes économiques, les morts, c’est important que la lumière soit faite…. »
Dans le même ordre d’idées, si monsieur Soropogui, s’interroge sur «la refondation de l’Etat » annoncée par le colonel Mamdy Doumbouya, il semble militer clairement pour que les anciens dignitaires militaires répondent de leurs actes, invoquant «la question liée à la justice notamment pour les anciens dignitaires ».
Délai de la transition et élections
Abordant la transition et sa durée, «…au niveau des choses à faire, de mon point de vue, c’est important qu’on n’aille pas à la précipitation. Il est important qu’on édicte des principes et qu’on ne prenne pas des décisions à l’emporte-pièce. J’entends les gens parler de délai. Ça ne tombe pas du ciel. Il s’agit à ce stade de dire ce qu’on a envie de faire dans le cadre de cette transition. En fonctions des objectifs qu’on va se fixer, on peut déterminer la durée ».
D’abord, rappelle-t-il, c’est de « la passation du pouvoir à travers des élections inclusives et transparentes ». Et d’insister que «c’est important que la question liée à la transparence et à la sincérité des élections soit définitivement réglée en Guinée, avant d’aller à une élection. Si non après, on retourne dans le même débat ».
Quitte à passer par une certification, selon l’invité de l’émission Mirador, «l’objectif c’est de s’assurer que quand le peuple de Guinée a décidé que le futur président doit être Aboubacar, même si je ne l’aime pas, que cela soit accepté. Je veux aussi préconiser que toutes que les élections soient organisées en même temps ». « Des élections générales », insiste-t-il, rassurant que «c’est très facile à organiser. Ça ne pose aucun problème».
Les concertations entre la junte et les partis politiques
Pour Etienne Soropogui, «ça me parait être une simple prise de contact pour demain parce qu’on ne peut pas non plus s’attendre que pendant seulement 2 heures, qu’on vienne discuter avec 200 – 300 personnes ». Mais, apprécie-t-il, « c’est déjà pas mal que des initiatives de discuter avec l’ensemble de la Guinée puissent s’ouvrir. C’est ce que nous avons réclamé avec le régime défunt… ». Et d’ajouter que « c’est important d’entrevoir l’avenir avec sérénité parce que je crois que tout ce qui est en train d’être fait, en termes d’actes posés par les nouvelles autorités, est à saluer et tous les Guinéens doivent s’inscrire dans cette dynamique positive pour que nous puissions sortir notre pays des griffes d’un système qui nous a tant fatigués».
Appréciant particulièrement l’intention affichée « des nouvelles autorités qui ont souhaité que la transition qui va s’ouvrir puisse être une transition inclusive ». Et d’indiquer «qu’il s’agira pour nous, au niveau de la classe politique, pourquoi pas les organisations de la société civile, qu’on travaille à décliner les objectifs, pour que sur la base de ces objectifs, décliner un calendrier parce qu’il s’agira in fine, de remettre le pouvoir au peuple à travers la personne qu’il choisira…»