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Scandale desTP : le col. Doumbouya à l’épreuve des marchands du temple (édito)

Le scandale de l’audio, incriminant le cabinet du ministère des Transports et des travaux publics, dans des manœuvres frauduleuses, entourant l’octroi des marchés publics, a dû sans doute mettre la puce à l’oreille du président de la transition. L’incitant dans la foulée, à ouvrir davantage l’œil sur la gestion des affaires de l’État. Et pour éviter que le ver ne s’incruste dans le fruit, le chef de l’État entend prendre le taureau par les cornes. En procédant à un changement de paradigme, qui devrait impérativement passer par un serrage de vis budgétaire. Avec à la clé des sanctions à l’encontre de tous les cadres coupables d’indélicatesse.« Chassez le naturel, il revient au galop ». Cet adage suffit à lui seul à illustrer la persistance des vieilles habitudes qui minent notre administration publique. Considérée plutôt comme une vache laitière, pour des aigrefins et autres concussionnaires, sous des oripeaux trompeurs de fonctionnaires. Mais qui ne seraient en réalité que de simples « marchands du temple ». Mûs par la seule passion du lucre, et non pour servir la république. Comme viennent de le démontrer ces cadres du département des Transports et des travaux publics, pris la main dans le sac, en pleine répartition des lots destinés au curage des caniveaux. Pour une bagatelle de 16 milliards de fg.

Confondus par un micro espion, qui a enregistré l’essentiel de ce qui s’est dit durant ce cénacle de cadres à la moralité douteuse, tous ont été quasiment suspendus, y compris le ministre Yaya Sow.

Des investigations seraient en cours, en vue de tirer tout ça au clair.

Mais face au tollé suscité par ce scandale au sein de l’opinion, le colonel Mamadi Doumbouya, a décidé de revoir sa copie. C’est dans cette optique qu’il aurait instruit le Premier ministre de veiller à ce que l’audit de tous les contrats passés au titre de l’exercice budgétaire 2022, au niveau des départements ministériels, la primature, les EPA et de toutes les sociétés publiques soit effectué, incessamment par l’inspection générale d’État et l’inspection générale des finances. C’était à la faveur du conseil des ministres du jeudi dernier. Et dans la même foulée, le Secrétaire général de la présidence de la république, a été invité ‘’à prendre toutes les dispositions pour transmettre directement les conclusions des premiers audits de l’inspection générale d’État et de l’inspection générale des finances déjà disponibles concernant l’exercice budgétaire 2022, à l’agent judiciaire de l’État, pour en tirer toutes les conséquences de Droit.’’

C’est presqu’au même moment que les directeurs des EPA furent conviés à une retraite, devant se dérouler dans le camp des forces spéciales de Kaléya.

Il s’agit là d’un rituel institué par le nouveau pouvoir, tout comme la prestation de serments de tous les commis de l’État, dans le but certainement de purifier l’âme de ces cadres.

Même si le colonel a dû apprendre à ses dépens que la mayonnaise n’a pas du tout pris. Puisque les mauvaises habitudes persistent comme sous les anciens régimes. A la différence que sous le Cnrd au moins, des actes sont pris à l’encontre des concussionnaires. Ce qui n’était pas le cas dans le passé, où on préférait se payer de mots, au lieu de porter le fer contre la corruption.

« Le chemin est certes long du projet à la chose », comme l’a dit Molière. Surtout que nous sommes dans un environnement où des cadres n’hésitent pas à violer leur serment, pour tirer leurs marrons du feu. Advienne que pourra.

A cette allure, il revient aux autorités compétentes de bouter hors de l’administration publique tous ces « marchands du temple ». Comme l’avait fait Jésus en son temps. Sans aucun état d’âme.

 

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