Ainsi, pour la relance des activités de cette unité industrielle, l’Etat guinéen a, en 2017, décidé de la rouvrir pour le bonheur des citoyens de Fria et de l’ensemble des travailleurs.
Malheureusement, les travailleurs évoluent depuis dans des conditions difficiles avec des salaires dérisoires sans bulletin de paie, sans aucune prise en charge sociale et sanitaire.
Face à cette situation qui ne fait que perdurer, des travailleurs de Friguia ont décidé de prendre leur destin en main. Pour cela ils ont mandaté plusieurs d’entre eux de rencontrer les responsables de l’USTG.
« Nous ouvriers de Rusal/Friguia, avons décidé de former un bureau syndical au sein de l’usine non pas pour tout casser ou s’en prendre aux Russes, mais tout simplement pour revendiquer l’amélioration de nos conditions de vie, le reversement des travailleurs de SEINTA à la société mère RUSAL parce que nous avons tous un contrat CDI dûment signé avec RUSAL et sans oublier le départ de la sous-traitance SEINTA qui nous exploite avec un salaire de misère sans aucune prise en charge.
Pour ce faire, nous avons dépêché une délégation bien sûr des travailleurs pour aller rencontrer les membres du bureau de l’USTG (Union Syndicale de Travailleurs de Guinée) à Conakry qui ont aussitôt répondu à nos vœux. Certains membres de l’USTG ont par la suite rencontré les représentants de chaque département de l’usine. Une pétition a été signée par une adhésion massive à l’USTG et de former un bureau de base syndical », Mamadou Thierno Barry.
Par contre, selon toujours notre interlocuteur, le combat que veut mener certains travailleurs est de pousser Rusal/Friguia à répondre aux préoccupations de tous. Cependant, il y a une minorité qui serait corrompue par SEINTA qui veut saboter le travail de la majorité.
« Mais nous avons constaté qu’un autre groupe de travailleurs s’est aussi formé non pas pour œuvrer dans le même sens que nous mais plutôt de soutenir la sous-traitance SEINTA. D’après certaines informations que nous détenons, certains responsables et cadres des ateliers auraient reçu une forte somme d’argent pour acheter la conscience des ouvriers afin de déstabiliser le premier groupe qui réclame le départ de SEINTA.
Mais c’est mal nous connaitre, nous sommes déterminés plus que jamais à aller jusqu’au bout et asseoir le bureau syndical. Nous sommes fatigués d’être traités de la sorte, on ne sait même pas qui est SEINTA, on nous donne des miettes dans des enveloppes fermées avec le cachet SEINTA sans bulletin de salaire. Et on nous fait travailler comme des esclaves, trop c’est trop », ajoute-il.
Pourront-ils réussir à asseoir un bureau syndical comme l’autorise la loi avec cette division. La question reste posée.
Nous y reviendrons
Correspondant à Fria, Basse Guinée