La récente lettre de réclamation de don à la société CIMAF par le ministère des Mines et de la Géologie est visiblement peu défendable. Même le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDT), un soutien affiché du pouvoir militaire actuel ne trouve pas d’appui légal en faveur du département qui, il faut le rappeler, n’est à sa première gaffe du genre.
Joint par Guineenews sur ce document dont la fuite fait tollé dans l’opinion dans son raisonnement, Kéamou Bogola Haba, même précautionneux et équilibriste, désapprouve l’acte posé par le conseiller fiscal et proche collaborateur du tout-puissant ministre Magassouba. « Sur le principe de don, il faut absolument condamner parce que c’est contraire au code minier de 2011 qui interdit tout ce qui est don et cadeau pour obtenir un titre minier… », se lâche-t-il.
Même si, pour M. Haba, la société dont l’ancien directeur général est accusé d’avoir fait cette promesse au le ministère des Mines n’est pas irréprochable dans cette affaire. Au cas où les faits allégués s’avèrent. « s’il a fait cette proposition en lieu et place des taxes ou redevances que sa société devait payer, nous condamnons cela », s’insurge-t-il.
A propos du ministère des Mines où ce genre de pratiques devient récurrent avec l’actuelle administration, l’ancien politique devenu membre de la société civile demande que « des dispositions soient prises pour mette fin à ces actes ». Et qui, si cela est prouvé, » des sanctions doivent être évidemment prises », insiste-t-il.
Mais préalablement, précise Kéamou Bogola Haba, « il faut immédiatement auditer les uns et les autres dans le cadre d’une enquête qui doit être initiée à cet effet ».
Interpelé en sa qualité de « militant » pour la gouvernance, le coordinateur du FNDT confie que sa structure travaillerait sur ce dossier et sur plusieurs autres. Ou bien, il envisage de saisir directement soit le vérificateur général, les inspecteurs ou soit tous ceux qui travaillent dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite pour qu’ils prennent leurs dispositions. Il sollicite en l’occurrence l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption et la Promotion de la Bonne Gouvernance (l’ANLC-PBG), la CRIEF, L’ORDEF… Tout en rappelant ceci dans la foulée : » ils sont créés pour travailler dans ce sens avant que le président n’intervienne dans le respect des principes. Sinon, on perd le nord. »
En attendant, à ceux qui dénoncent des pratiques assimilables à celles du passé, Kéamou Bogola Haba réplique qu’il y a une différence.
« C’est l’existence des rapports notamment ceux produits par le vérificateur général. Même si l’opinion attend encore la suite des cas dénoncés là-dedans, notamment celui des 346 faux diplômes des hauts cadres de l’administration CNRD. Sans compter les rapports étaient également produits sous le régime Condé et adressés à la haute autorité qui s’en servait plus pour intimider les personnes incriminées que pour améliorer la gouvernance », a-t-il précisé.