Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
Pub Elysian

Mohamed Kolon Barry, ex-sociétaire du HAC plaide en faveur de la jeunesse

Ex-sociétaire du Horoya Athlétique Club (HAC) et du Syli national, Kolon Barry est encadreur des jeunes à la Direction Technique Nationale.

« Les infrastructures manquent cruellement et c’est comme si ceux qui ont les moyens sont aveugles, sourds et muets. Il faut mettre l’argent au compte de la jeunesse… »

Rencontré à l’annexe du stade feu Lansana Conté de Nongo, Mohamed kolon Barry s’est prêté aux questions de Guinéenews.

Né en 1962 à Macenta, il est fils de feu El hadj Oumar et de Bintou Diallo. Marié, il est père de 4 enfants dont 3 filles et 1 garçon.

Mohamed Kolon Barry débuta ses études primaire et secondaire à Macenta respectivement au CER de Bowa et celui de Béhanzin. Il effectuera ses études du Lycée respectivement à N’Zérékoré et à Bonfi (Conakry).

Kolon Barry est titulaire d’un diplôme d’études supérieures de l’institut Gamal Abdel Nasser de Conakry option : Sciences sociales.

Guineenews : comment êtes-vous venus au football ?

Mohamed Kolon Barry : « j’ai commencé à jouer depuis l’école primaire au poste de petit gardien de but et petit à petit, je me suis fait remarquer. Au bout de 2 à 3 ans de suite, j’ai commencé à évoluer dans le champ puisque j’avais le petit tempérament de footballeur. Et c’est parti tout doucement, ainsi je me suis fait repérer par feu Chafrik Fakouri, qui était entraineur de l’équipe fédérale de Macenta et j’étais en ce moment au collège. Je faisais précisément la 8ème année.

J’ai évolué progressivement dans les tournois universitaires, bien que n’étant pas à l’époque étudiant, j’accompagnais aussi l’équipe fédérale de Macenta dans les compétitions régionale et sous régionale.

Pour me faire découvrir mes origines, mon père décida de m’envoyer dans le Fouta. Arrivée à Pita, pour mes talents et ma passion pour le football, j’ai été copté dans l’équipe fédérale de Pita.

A Pita, pour échapper à mes parents qui n’aimaient pas que je joue au football, j’ai demandé d’aller étudier chez mon oncle à N’Zérékoré. Mon père très rigoureux, grand commerçant, pour lui  jouer au football c’est une perte de temps ou aller simplement vagabonder.

Finalement, j’ai rejoint N’Zérékoré où cette autre ville va me découvrir et c’est à partir de là que j’ai trouvé mon chemin dans l’équipe fédérale au poste d’ailier ».

Guineenews : comment aviez-vous été recruté au sein du HAC ?

Mohamed Kolon Barry « j’ai été recruté au sein du HAC lors du tournoi régional organisé à Conakry et qui avait regroupé les finalistes. J’ai évolué au sein de l’équipe de N’Zérékoré et ce tournoi dans sa formule permettait de recruter les meilleurs pour les différents clubs de la capitale, ainsi que la sélection nationale. J’ai donc été intéressé par le HAC au temps de l’entraineur feu Djéli Mory Diabaté où j’ai évolué pendant plus de 6 ans. J’ai été toujours titulaire dans ce club au poste d’ailier gauche. Je pense avoir largement contribué à l’épanouissement du football au sein du HAC. »

Guinéenews : aviez-vous mouillé le maillot au sein de la sélection nationale ?

Mohamed Kolon Barry : « oui ! J’ai appartenu un moment et à la sélection junior et à celle sénior au temps du grand monument du football guinéen Chérif Souleymane que j’ai eu comme entraineur.

Avec la sélection nationale j’ai joué contre le Mali à Conakry et j’étais dans la sélection contre le Ghana et malheureusement je fus blessé. A cette époque, j’ai maintes fois été présélectionné et effectué des voyages au Togo, au Benin et ailleurs. »

Guinéenews : pouvez-vous nous retracer votre carrière internationale ?

Mohamed Kolon Barry : « en dehors du pays, j’ai joué avec le Barol du Libéria en 1987 avec James Débah. Ce fut une meilleure saison pour moi. Je pense que nous avions apporté un plus au football libérien qui est parvenu à sortir de l’ombre. En une année, nous sommes parvenus à faire exploser les compteurs et chacun a pris son chemin d’aventure. Personnellement, j’ai atterri en France où j’ai eu un problème de lettres de sortie. Néanmoins, j’ai évolué à Niort qui venait de dégringoler en ligue 2, à Paris FC en 3ème division et malheureusement pour nous autres, la période a coïncidé à la formule qui n’acceptait qu’un seul étranger dans un club. Après, je suis passé par Le Man, Domérat Mollissons et dans plusieurs autres divisions d’honneur notamment FC Ludun, Sainte Ama  montron. »

Guineenews : certainement vous aviez gardé un beau ou mauvais souvenir pendant votre carrière de footballeur ?

Mohamed Kolon Barry : « j’ai eu toujours de beaux souvenirs sans parler de beaux matchs. Je vois les matchs du HAC contre le Hearth of ok du Ghana à Conakry et Luventus du Nigeria, bien que ce match fût perdu.

Le plus mauvais souvenir est le match du HAC contre le club Arabe Contractor de l’Egypte à Conakry. Tellement que j’avais des capacités athlétiques, les consignes fermes de l’entraineur étaient de venir secourir mon latéral gauche N’Fansoumane Touré. Pendant les cinq premières minutes, très replié dans la surface, notre libéro du moment feu Alsény Diaby me fait une passe à la sortie des 18 mètres. Le ballon récupéré, je ne pouvais pas avancer à cause de la pression du défenseur adverse. Voulant rendre le ballon, c’est Naby laye Ibrahim qui s’en procure et tire au premier poteau. ‘’But de Naby Laye Ibrahim sur retro passe de Kolon Barry’’ disait ce jour le reporter sportif. C’est le plus mauvais souvenir ».

Guineenews : actuellement, quel est votre regard sur le football guinéen ?

Mohamed Kolon Barry : « j’ai un regard un peu triste de ce que je vois. Je suis marqué par quelque chose qui me rassure que le football guinéen a perdu de la vitesse. Nous parlons aujourd’hui de nos clubs qui commencent à s’affirmer tel que le HAC. C’est une démarcation, mais en qualité technique, nous avions beaucoup perdu comparativement à ce que nous autres avions été. Nous étions des attaquants qui ne savions pas reculer. Le football guinéen était basé sur l’offensive.

Quelle que soit la situation, les attaquants guinéens retrouvaient les 18 mètres de l’équipe adverse. On a du mal aujourd’hui à retrouver des attaquants, des artistes du football. Avant, un milieu du terrain qui touchait le ballon conduisait directement les attaquants à une offensive qui parvenait à faire trembler les filets adverses. Aujourd’hui, il faut toucher dix (10) fois le ballon pour accéder à la défense adverse. Nous avions perdu les qualités individuelles et techniques d’un face à face qui permettait d’aller au fond et créer la surprise. Tous se mirent à ce qui se passe sur les petits écrans, cependant que les talents guinéens sont innés. Il va falloir retravailler et pousser les jeunes vers ce don technique que l’Afrique a connu et que la Guinée particulièrement à travers ces champions légendaires a incarné. Il faut aussi souligner le manque d’infrastructures. Aujourd’hui, il n y a pas de terrains favorables pour permettre aux jeunes de développer leurs talents et d’être compétitifs. Les grands clubs n’ont pas le temps de s’entrainer. Pourtant en compétition, qu’elle soit nationale ou au niveau africain, quelqu’un qui ne peut pas s’entrainer pour une heure de temps, comment peut-on au finish demander des résultats. Il est primordial de trouver de la forme pour aborder les challenges. »  

Guinéenews : aviez-vous un cri du cœur ?

Mohamed Kolon Barry : « les infrastructures manquent cruellement et c’est comme si ceux qui ont les moyens sont aveugles, sourds et muets. Il faut mettre de l’argent au compte de la jeunesse. »

Que ce soit le gouvernement, ceux qui dirigent le football guinéen, ou les politiciens, il faut investir au compte de la jeunesse guinéenne. Ouvrez vos yeux et retournez-vous vers la jeunesse. Si vous voulez réussir dans vos différents programmes, prenez soin de cette jeunesse qui a fait la gloire de ce pays au temps de la révolution. Si les Ballets africains ont réussi à soutenir ce pays et que le Hafia football club à honorer la Guinée, c’est puisque les dirigeants ont mis tout en œuvre pour que la jeunesse guinéenne prospère.

Mon cri du cœur est d’inviter tous à une prise de conscience de la situation de cette jeunesse guinéenne. Il bien de personnes qui gaspillent de l’argent ailleurs alors que cette jeunesse laissée pour compte mérite mieux leur soutien. »

Ceinturer la jeunesse guinéenne en injectant les moyens matériels et financiers pour son épanouissement, est un acte responsable et salutaire. 

Entretien réalisé par Abdoul Ly pour Guinéenews

vous pourriez aussi aimer
commentaires
Loading...