Située dans la région administrative de Boké à environ 500 kilomètres de la capitale Conakry, la préfecture de Gaoual est confrontée à un manque criard d’infrastructures de base. Très enclavée, le réseau routier de cette préfecture est défectueux. Hormis le 17 kilomètres de route bitumée qui séparent la commune urbaine à la commune rurale de Kounsitel, l’état du reste du réseau routier de la localité y compris le centre urbain laisse à désirer.
Entre poussière suffocante, nids de poule, des fossés poussiéreux dans lesquels sont tapis des blocs de pierres avec des risques énormes de chute pour les motards, les usagers de cette route vivent le calvaire. Lorsqu’on rencontre une voiture ou un camion de passage, les nuages de poussière vous obligent d’attendre des minutes durant pour pouvoir continuer. Que ce soit sur la route de Boké ou celle de Télimélé, la réalité reste à peu près la même.
Ainsi, face à cette triste réalité, le maire de la commune urbaine de Gaoual décrit la ville : « Gaoual, à voir physiquement, ressemble à une ville fantôme. Il y a peu d’infrastructures viables. La saison sèche, c’est la poussière. La voirie urbaine n’y est pas. Tout le monde est grippé par la poussière. En saison hivernale, il faut se procurer d’une paire de bottes pour pouvoir marcher après une pluie. Donc voilà la réalité ».
Daouda Diallo ajoute : « si vous prenez la route Gaoual-Boké, c’est 190 kilomètres mais jusqu’au carrefour de Sangarédji, c’est 12 kilomètres. Donc 178 kilomètres ne sont pas encore bitumés. Et c’est une route internationale. De Conakry à Dakar, c’est seulement cette bretelle qui n’est pas bitumée. Aujourd’hui quelqu’un qui quitte Gaoual pour aller à Dakar et quelqu’un qui quitte Gaoual pour aller à Boké ont les mêmes heures. Ils consomment le même temps. C’est pour vous dire combien les usagers souffrent sur ce tronçon. Ils sont confrontés aux difficultés énormes. Le réseau routier est complètement dégradé. Surtout aussi avec le passage de l’inondation en fin août dernier. Vous avez pu constater l’état dans lequel se trouve la route à la rentrée de Gaoual ».
A la question de savoir quelles sont les infrastructures offertes à Gaoual lors de la fête tournante dont la région de Boké avait bénéficié, le maire répond : « Gaoual n’avait rien bénéficié et c’était la première expérience. Tout avait été concentré à Boké. Mais qu’à cela ne tienne, parmi les cinq préfectures de la région, seule la voirie urbaine de Gaoual n’est pas bitumée. Même les 17 kilomètres de route bitumée entre la commune urbaine de Gaoual et Kounsitel n’étaient pas inscrits dans le projet de bitumage de la route Labé – Koundara – Madina Gonass ( Sénégal). Il a fallu l’effort du ministre des Travaux publics d’alors c’est à dire en 2016 pour que ce lot soit fait. C’est compte tenu de tous ces facteurs que nous avons constitué une délégation pour aller à Conakry plaider le sort de Gaoual ».
« En tout cas, prévient-il, si l’État n’intervient pas avant les grandes pluies, Gaoual sera coupée du reste de la Guinée ».