L’inexistence d’un réseau de production et de distribution de courant électrique dans la préfecture de Lola affecte sérieusement les activités des artisans, notamment des soudeurs, qui font preuve d’habileté dans la fabrication de batteuses de riz, des presses à huile artisanales, des pileuses de manioc frais, destiné à la conception de l’attiéké.
Dans ces ateliers, des groupes électrogènes vrombissent, laissant échapper de la fumée noire. Le tout dans un brouhaha accentué par des coups de marteaux.
Pour pallier au manque de courant, les soudeurs et les chaudronniers sont obligés de faire recours à des groupes électrogènes qui fonctionnent à base de carburant, pour mener leurs activités.
Apres un tour dans différents ateliers de la ville de Lola, le constat demeure le même. Tous évoquent leurs difficultés liées au manque de courant électrique.
Le vieux Keita, chaudronnier de son état, fait partie des doyens de cette activité ici à Lola.
« Aujourd’hui mes apprentis et moi, nous fabriquons des batteuses de riz, de maïs et d’autres machines dont des presses à huile aussi, qui marchent beaucoup au mois de février. Car c’est la période de récolte des noix de palmiers à l’huile. Nous en fabriquons une soixantaine par an », dit-il.
Quant au manque de courant, il le déplore comme tous ces collègues artisans. « Nous travaillons dans la journée, nous n’avons pas d’électricité ici à Lola dans la journée. Et notre travail nécessite une forte tension électrique pour faire tourner nos appareils. C’est pourquoi nous utilisons des moteurs qui consomment assez de carburants. Le manque d’électricité est un sérieux problème pour nous les soudeurs », reconnait le vieux Kéita.
Même son de cloche chez Mohamed Bamba, qui explique: « nous sommes là depuis une trentaine d’années, mais depuis que nous avons commencé à fabriquer localement des machines employées dans l’agro-industrie, cela soulage les populations », estime notre interlocuteur.
« La moitié de nos recettes reste dans le carburant qui constitue un véritable casse-tête et un vrai handicap pour les chaudronniers qui ne manquent certes pas de travail », se lamente Bamba, un autre acteur du monde de l’artisanat.
A côté Jean Mathos Doré, appelle-lui les autorités à aider Lola à disposer du courant électrique de manière permanente, afin de soulager les chaudronniers.