Surtout, ne vous fiez pas aux apparences. Elles sont souvent trompeuses. Il n’est certes pas fréquent de voir dans un poste de police ou de gendarmerie routière, un tableau noir accroché au mur ou placé sur un chevalet.
La question que l’on se pose d’emblée est de savoir à quoi peut bien servir ce genre d’équipement, plus propre aux écoles ou centres de formation qu’aux services de sécurité. Qu’en fait-on exactement ? Organisation de séances de recyclage, de remise à niveau ou d’apprentissage de croquis de constat, à l’intention des agents ? C’est un peu tout ça qui taraude l’esprit.
Mais la présence de ce tableau noir a une toute autre signification que nous avons cherché à comprendre avec le commissaire spécial de la sécurité routière de Bambéto.
Profitant du rendez-vous qu’il nous a accordé pour l’interview, nous lui avons posé la question au moment même où son staff était réuni dans la salle du service constat pour débattre d’un cas d’accident.
Le commissaire Moussa Camara nous a répondu d’emblée que l’usage de cet outil permet à chaque partie impliquée dans un accident, d’expliquer devant le staff, comment elle a circulé, avant la commission de l’accident. Le croquis est reproduit au tableau et il permet au staff, au terme de débats, d’asseoir sa conviction sur les circonstances réelles de l’accident et d’en tirer les conclusions.
Ce tableau présente beaucoup d’avantages pour la sécurité routière. Il lui permet de se former, d’éviter les contestations inutiles des PV (procès-verbaux) de constat et d’en tirer une conclusion, conformément au code de la route.
Il permet aussi de démocratiser les constatations faites par la police. Les citoyens de passage au commissariat, s’intéressent au débat et ne cachent pas leur joie en affirmant qu’ils ont appris un plus dans leur vie quotidienne et cela améliore leur comportement dans la circulation.
L’usage du tableau noir conduit également à la recherche de la perfection dans le traitement des dossiers d’accident. Certains des procès-verbaux dressés traversent nos frontières. Cela est maintenant de règle dans le cadre de la prise en charge que permet la carte brune CEDEAO. Elle est devenue obligatoire pour tout citoyen détenteur de véhicule qui entreprend un voyage dans l’un des territoires membres de l’organisation sous-régionale, moins les pays insulaires.
Beaucoup d’avantages se rattachent à cela. Nous en parlerons dans nos prochaines livraisons consacrées à l’assurance automobile.
Pour terminer, nous dirons que ce tableau noir a permis de susciter et renforcer une confiance mutuelle entre trois groupes distincts, mais inséparables dans la gestion des accidents : la sécurité routière, les usagers (auteurs ou victimes d’accident) et les assureurs.
De nos jours, le tableau noir est utilisé dans tous les commissariats spéciaux de sécurité routière de Conakry et même à l’intérieur du pays, par la police et la gendarmerie.
Pour tous les avantages qu’on en tire et qui sont décrits ici, nous allons lui souhaiter de beaux jours, pourquoi pas, un bel avenir.