Lansana Kouyaté, le président du PEDN est enfin sorti de son silence trois mois après le coup d’Etat qui a emporté Alpha Condé et son équipe. Dans cette intervention, l’ancien Premier ministre du gouvernement de large consensus de 2007, a passé en revue les actes posés par les nouvelles autorités et l’acharnement de la CEDEAO sur la transition en cours en Guinée.
Ainsi, sur l’intransigeance de la CEDEAO qui demande aux militaires au pouvoir d’écourter la transition à six mois, Lansana Kouyaté reconnait que l’institution sous-régionale ne peut qu’agir ainsi. Pour lui, la situation que vivent la Guinée et le Mali dépasse la CEDEAO : «…La condamnation de la Guinée et du Mali, ne vient pas uniquement de la CEDEAO. La condamnation des coups d’Etats est une décision universelle. La CEDEAO, ne peut prendre une autre décision que celle-là».
A la réplique des confrères qui pensent que la CEDEAO a fait un poids deux mesures, parce que n’ayant pas agi à l’interpellation de la société civile guinéenne sur la violation de la constitution en 2020 par l’ex président Alpha Condé, le président du PEDN reconnait aussi que c’est vrai, et la société civile et l’opposition guinéenne n’étaient pas en phase avec la CEDEAO sur ce point sous prétexte que l’institution n’a pas les moyens juridiques sur cette situation précise.
Son regard sur le coup d’Etat et les premiers actes posés par la junte militaire au pouvoir ?
A cette question, Lansana Kouyaté répond calmement qu’il observe et attend de voir l’évolution des choses. « …Je suis dans l’attente. Mais je pense que ce qui est important c’est le contenu de la transition…La paix d’abord. C’est vrai, apparemment, c’est important et c’est l’une des marques de cette transition. Il est aussi vrai qu’une charte ne remplace pas une constitution… »
« En ce qui concerne le délai de la transition, il faut avoir le contenu de la transition, il faut prendre la mesure de ces décisions, de ces ambitions et le ramener à une proportion pour envisager le retour de la démocratie. C’était ça ma position. Mais quand après les partis politiques se sont rencontrés nous avons eu une position commune de 15 mois. Quant à la proposition de la CEDEAO, il faut être réaliste. En six mois une transition ne peut pas être crédible. Je le dis en toute sincérité. », martèle-t-il.
Que pense-t-il du transfèrement de l’ex président Alpha Condé au domicile de son épouse et de la manifestation des militants du RPG Arc-en-ciel?.
«Bon transfèrement oui, mais je pense qu’entre le Palais des Nations et l’habitation qu’occupe l’ex Première Dame, c’est d’un lieu de l’Etat à un autre lieu de l’Etat ! Ce qui est important à mon avis c’est le changement qui s’est passé sans violence….Le sort du président Alpha, je n’ai rien contre lui. Mais la justice. Pour ce qui est des militants du RPG Arc-en-ciel, c’est leur droit que de demander la libération de leur leader. Quant à la nomination deFrançois Bourono, je n’ai pas été consulté. Mais juste dès après sa nomination, il m’a passé un coup de fil. Ceci pour me pour réaffirmer son appartenance au PEDN »
Et enfin, Lansana Kouyaté a salué la création de la Cour de Répression des infractions Economiques et Financières avant de parler d’un retour imminent au pays.