Accusé à tort ou à raison d’avoir surfacturé le coût de construction de la route Kankan-Kissidougou, le magnat Burkinabé du BTP Bonkoundou Mahamadou est monté au créneau pour dire sa part de vérité dans ce dossier. C’était le samedi 2 octobre dernier à la faveur d’un point de presse qu’il a animé à Ouagadougou (Burkina Faso). En présence d’une équipe multimédia venue de la Guinée, du Togo et du Bénin, le richissime homme d’affaires du Faso a déclaré avoir perdu plusieurs centaines de millions d’euros en Guinée. Guinéenews vous livre ci-dessous et en intégralité l’extrait de son intervention relative à ce dossier de bitumage de la route Kankan-Kissidougou, distante d’environ 189Km.
« Il n’est pas exagéré de dire que le prix au kilomètre carré est élevé. Il suffit tout simplement d’avoir un niveau de certificat d’étude primaire pour diviser 305 millions d’euros par 194 kilomètres carrés pour avoir le prix au kilomètre carré. Nous n’allons pas perdre du temps sur la question. Parce que nous avons autres choses à nous dire. Le prix au kilomètre carré comprend les intérêts. Parce qu’ils m’ont demandé à l’époque, il s’agit de l’Administrateur général des grands projets, M. Thales, le ministère de l’Économie et des Finances qui était représenté par M. Diaré et d’autres, de noyer les taux d’intérêt dans les prix unitaires. C’est ce qui nous donne les 305 millions par kilomètre carré. Nous n’avons pas besoin de donner des commissions à qui que ce soit, jamais ! A l’époque, la Guinée n’avait pas 305 millions d’euros dans ses caisses. Elle venait de traverser la maladie hémorragique à virus Ebola. Je ne reconnais pas avoir donné de commission à qui que ce soit et je ne le ferai pas. Le groupe Ebomaf est un groupe panafricain sérieux qui respecte les règles et ne se prête pas à des jeux de commission et de corruption. Le prix au kilomètre carré comprend le prix net d’exécution des travaux au kilomètre carré plus les intérêts. Il y a beaucoup de raisons qui ont amené l’annulation unilatérale de notre contrat. Cela peut être un abus de confiance. Je crois et je confirme que ma confiance a été abusée alors que j’ai agi sur la base de la signature de la République de Guinée et elle n’a pas respecté sa signature. On appelle cela abus de confiance. Cela peut être aussi des raisons orchestrées pour des buts électoraux. Parce que en 2015, il y avait des élections. Je ne confirme rien, je confirme que ma confiance a été abusée. Je confirme que la Guinée n’a pas respecté ses engagements auxquels elle a souscrit. Je confirme que le groupe Ebomaf a perdu plus d’une centaine de millions d’euros en République de Guinée, j’ai toutes les preuves… »