Lors de son discours de présentation du Projet de Loi de Finances Rectificative (PLFR) 2023, lundi dernier devant le Conseil National de la Transition (CNT), le ministre de l’Économie et des Finances est revenu sur le statut de pays à revenu intermédiaire acquis par la Guinée, selon le classement de la Banque Mondiale. Pour la première fois, il a été question du revers de cette performance constamment célébrée par les autorités.
C’est en évoquant la politique d’endettement du gouvernement Goumou que Moussa Cissé a soulevé un point crucial. « Ce statut a, bien entendu, ses avantages et ses inconvénients, comme la mobilisation de ressources plus importantes, mais à des conditions moins avantageuses pour certaines catégories de bailleurs », a-t-il déclaré.
Ce passage a été décrypté par Alsény Thiam, consultant en développement, sollicité par Guineenews. « En accédant à ce niveau supérieur, nous pouvons mobiliser des montants plus importants, mais avec des taux d’intérêt plus élevés », a-t-il expliqué. Il a ajouté que « des taux d’intérêt plus bas auraient rendu le remboursement plus facile ».
Poursuivant son analyse, M. Thiam a admis que « les revenus semblent s’améliorer ». Il s’est ensuite interrogé en ces termes : « Est-ce que ce ne sont pas les gros revenus qui tirent vers le haut les revenus plus modestes ? Est-ce qu’en moyenne, il n’y a pas davantage de revenus modestes ? »
Ces questions, restées sans réponse, incitent l’analyste à préconiser de faire preuve de prudence dans les calculs afin d’éviter toute disproportion entre les extrêmes.