En termes d’assainissement, on peut dire que nous venons de loin. Il n’y a pas encore longtemps nous fixions ces images saisissantes d’un environnement fortement pollué par d’immenses tas d’immondices. L’amoncellement était si impressionnant et les fumées qui s’en dégageaient si opaques, qu’on avait de la peine à distinguer la route. Il arrivait que l’on se demande parfois, s’il faisait jour ou nuit.
Les endroits les plus réputés étaient situés sur la route Le Prince, notamment à Wanindara et à camp carrefour. A ces niveaux, on a atteint le pic de l’invraisemblable : la circulation y a été bien souvent interrompue pour cause d’encombrement de la chaussée par les ordures. Les populations ont ironisé à l’envi, parlant de « nyogué-embouteillages ». Pendant la saison des pluies, les mêmes ordures ont fait parler d’elles quand elles ont empêché la circulation de l’eau, favorisant l’apparition de grandes mares d’une hauteur impressionnante que les véhicules légers et les engins à deux roues ne pouvaient franchir. C’était le comble !
En dehors de ces deux sites, on garde encore en mémoire plusieurs autres de dimension certes plus réduite, mais qui étaient tout autant nuisibles pour l’environnement et la santé des populations. Nous n’allons pas occulter le fait que même la route Le Prince a été transformée un long moment, sur presque toute sa longueur, en dépotoir pour les marchés et les quartiers qui la bordent. Des sacs et emballages de toutes les dimensions étaient entassés pêlemêle sur le terre-plein central.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé. En maints endroits, l’ancienne physionomie est remodelée, au point que l’on s’étonne. La campagne d’assainissement prônée par les autorités semble avoir fait ses effets. Du moins, pour l’instant ! Tenant compte de nos habitudes, il y a fort à espérer que le « feu de paille » n’interfère pas pour compromettre cette nette victoire que nous remportons sur les ordures.
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Le dernier samedi de chaque mois est désormais consacré au nettoyage de la ville. On note déjà une nette amélioration ici et là. Mais dans l’ensemble, il faut admettre que les impacts de cette action sont plus évidents à Kaloum et dans certains quartiers des communes limitrophes. En ces lieux, on constate que les rues sont propres, les caniveaux couverts, autant de choses qui génèrent des commodités et améliorent conséquemment le cadre de vie.
Pour que cela rayonne jusqu’aux frontières de la capitale, l’assainissement doit atteindre les communes excentrées avec la même ‘intensité’ et ‘effectivité’, en termes de mobilisation des citoyens et des autorités. Le tout reposant sur des objectifs et cibles prédéfinis qui barrent la route à toute improvisation ou agitation folklorique sur le terrain.
Bien entendu qu’en amont, on aura pensé à l’éducation des populations, à la collecte et au transfert des déchets et aussi à la sanction des pollueurs invétérés.
Cela pourrait augurer des résultats vérifiables et permettre un suivi-évaluation effectif.