Depuis lundi 16 juillet, des étudiants guinéens au Maroc manifestent devant l’ambassade de la Guinée. Par cette grogne, les étudiants boursiers de l’Etat guinéen au Royaume chérifien entendent dénoncer la précarité de leurs conditions de vie et réclament l’augmentation de leur bourse d’entretien à 300%. (Crédit-photo Mosaiqueguinée).
Ces étudiants disent qu’ils ne céderont pas tant qu’on leurs revendications ne sont pas satisfaites. Et des accrochages avec la police marocaine, qui a été appelée par l’ambassadeur, ont été enregistrés. Il y a eu des blessés du côté des manifestants.
Joint au téléphone par Guinéenews©, Aboubacar Dione, l’ambassadeur de la Guinée au Maroc, revient sur les circonstances de ces heurts : « Ils revendiquent 300% d’augmentation de bourse. La bourse du 2ème trimestre est venue. Il y en a qui sont venus prendre. Les autres disent qu’ils ne prennent pas sans la prime. La prime est arrivée vendredi. On a appelé les meneurs pour leur dire que l’argent est là et de venir chercher mardi ou mercredi. Ils disent qu’il faut qu’ils envahissent l’ambassade parce qu’ils ne veulent pas que les autres prennent leur argent. »
Sur l’intervention de la police marocaine, M. Dione évoque la Convention de Viennes pour justifier cette décision : « Leur stratégie, c’est d’occuper l’ambassade. Selon la Convention de Viennes, il faut défendre l’ambassade. La police leur a demandé de sortir afin de sécuriser les lieux ainsi que le personnel de l’ambassade. Ils disent qu’ils vont occuper les lieux pour empêcher que les autres viennent prendre l’argent. Ces étudiants frondeurs disent que personne n’entre et personne ne sort. Je ne comprends pas ce qu’ils veulent. »
Pour le diplomate, il n’y a que quatorze sur sept cents boursiers qui manifestent. « La majorité [des boursiers] vont commencer à percevoir. Sur mille et quelques étudiants dont sept cents boursiers, il n’y a que quatorze qui sont en train manifester. On a l’impression que ce n’est pas une affaire de bourse », estime l’ambassadeur Dione qui précise que la solution définitive aux revendications des étudiants ne relève des compétences de l’ambassade, mais à Conakry.
« Les étudiants demandent quelque chose que nous ne pouvons pas décider. 300% d’augmentation ? Ce n’est pas l’ambassade qui décide », a martelé l’ambassadeur Aboubacar Dione qui soutient que les étudiants guinéens au Maroc ne paient rien à l’ambassade, du plus petit papier à la carte consulaire. « Tout leur est donné gratuitement », a-t-il fait remarquer.