Nous savons un peu plus sur les contours du dialogue et de la transition ambitionnée par le collectif pour la transition en Guinée (CTG). Le porte-parole, devenu président de ce mouvement anti-troisième mandat en Guinée, a levé un coin du voile sur sa vision concernant ces questions dans l’émission ‘’Sans Concession’’ de Guinéenews.
Ibrahima Sorel Keïta s’est prononcé non seulement sur l’instance censée conduire le dialogue mais aussi les résultats qui devraient aller dans le sens de la réconciliation nationale. Sans oublier la gestion de la transition si jamais, elle avait lieu avec ou sans Alpha Condé.
« L’instance qui doit s’occuper de cette réconciliation nationale doit être souveraine. Aux pleins pouvoirs, avec la compétence totale », se propose l’activiste. Et le président du CTG d’expliquer : « nous pensons que le cœur de cette instance doit être des Guinéens. Après nous sommes en débats entre nous pour savoir si ça doit être exclusivement des Guinéens… je pense que cela va être intéressant que cette instance ait quelques éléments d’extranéité, quelques éléments internationaux parce que ça donnera une plus grande crédibilité. Mais à la base, elle doit être composée par des Guinéens. Parce qu’il y a dans ce pays, à l’extérieur comme à l’intérieur, des hommes et des femmes qui sont au-dessus de tout soupçon. »
A propos des personnalités guinéennes qui sont pressenties par le CTG, Sorel Keïta confie : « un d’entre eux a été reçu par le président Alpha Condé récemment et il a reçu le président Cellou Dalein, le Cardinal Robert Sarah qui a montré par son profil, son parcours, des qualités extrêmement importantes, des qualités de patriote, de sincérité et d’honnêteté ».
Le religieux qui n’est pas seul sur la liste dont les noms restent secrets pour la plupart, par stratégie et par nécessité, selon M. Keïta qui déclare : « à part lui, il y en a d’autres, je ne vais pas tous les citer mais on a une liste d’une vingtaine de personnes. »
Néanmoins, Sorel Keïta révèle les noms d’un ancien ministre démissionnaire du ministère de Justice et d’une ancienne députée de l’opposition (UFDG), d’un cinéaste moins connu par l’opinion en Guinée mais qui a l’avantage de n’avoir pas de contentieux politique connu avec Alpha Condé. Il s’agit de « Me Cheick Sako qui, aujourd’hui est très respecté aussi bien par la mouvance que par l’opposition. Aujourd’hui, il travaille pour les Nations Unies ».
A l’observation concernant le passé récent de l’avocat du barreau de Montpellier, l’invité du CTG rétorque : « ce n’est pas le président qui va décider. C’est nous qui proposons. Et nous pensons qu’il faut un rapport de force pour pousser le président Condé à accepter. Mais ce rapport de force, il doit être collectif, c’est-à-dire avec le peuple. Tous ces ceux qui pensent que ce pays ne doit pas continuer comme ça, doivent se retrousser les manches et s’engager et aussi faire pression sur Alpha Condé… L’autre personnalité, c’est une dame. Il s’agit de Aïssatou Bah Diallo, veuve de Siradiou Diallo, notre frère qui a été un des plus grands journalistes guinéens qui était un homme extraordinaire. Tout le monde sait, il était respecté, y compris par le pouvoir quand il était opposant. Aujourd’hui, il a sa veuve qui n’a rien demandé (…) a fait preuve d’intelligence et de générosité. »
Le troisième sur la liste de Sorel Keîta, c’est « Mama Kéita, un des plus grands cinéastes et producteurs guinéens qui est à l’international, qui vit aux Etats-Unis, en France et aussi en Allemagne ». Après ces trois noms, le président du CTG a parlé d’un autre chirurgien dont il s’est réservé de nommer.
Les autres confidences faites par Sorel Keïta, porte sur le rôle que CTG entend jouer si jamais, il y avait de transition. Sans ambages, l’invité de ‘’Sans Concession’’ qui rassure que sa seule motivation réside dans l’envie d’imprimer un changement dans la gouvernance en Guinée, déclare que le mouvement qu’il dirige n’entend pas se faire compter les choses au moment venu. Rappelant les erreurs du passé.