Considérée comme la ville la plus pluvieuse de la Guinée à cause de la forte pluviométrie, Coyah est dotée par dame nature, d’une chaîne de montagnes, de mangroves, de forêts classées qui jouent un rôle importantissime et vital dans la vie des populations.
Très malheureusement, l’occcupation anarchique de cet espace protégé est en train de prendre une ampleur inquiétante. La forêt est agressée par certaines personnes soutenues dans l’ombre provoquant des risques environnemental et social.
De nos jours, toute la forêt classée du mont Kakoulimah est lotie et vendue. On y voit des maisons poussées de terre ignorant les dangers de la proximité du mont.
Il faut rappeler qu’en 2013, la chute des grosses pierres provenant de la montagne avait fait un mort et de dégâts matériels.
Malgré ce souvenir douloureux, la forêt classée de cette montagne est sérieusement attaquée par la vente des terrains.
Quel rôle joue cette montagne ?
Selon un environnementaliste que nous avons rencontré, cette forêt classée du mont est à l’origine du bon climat dans la préfecture de Coyah. Elle joue également un rôle de protection contre plusieurs intempéries de la nature.
“C‘est cette forêt de chaînes montagneuses qui est à l’origine de plusieurs bienfaits de la nature dont bénéficient les populations de Coyah voire d’une partie de la capitale. La forêt de Kakoulimah sert de contre vent, favorise la pluie sans oublier qu’elle regorge de plantes à valeur médecinale et surtout a été par le passé un lieu d’initiation et de gestion de conflits”, révèle Aboudourahamane Camara.
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Avant de poursuivre : “C’est vraiment regrettable de constater que cette forêt montagneuse est de nos jours lotie et vendue au vu et au su des autorités préfectorales de l’habitat et de l’environnement”.
Aux directions préfectorales de l’habitat et de l’environnement, personne ne souhaite intervenir sur cette situation.
Pourtant, il est de la responsabilité de la première de sécuriser les domaines de l’Etat pour l’intérêt collectif et à la seconde de veiller strictement à la protection et à la sauvegarde de l’environnement pour le bien de tous.
Les personnes rencontrées dans les maisons déjà habitées au pied de la montagne dans la forêt classée de Kakoulimah disent avoir officiellement acheté leurs parcelles et les documents ont été délivrés par les autorités à tous les niveaux.
Sékou Sagno est l’un d’entre eux : “j‘ai acheté quatre parcelles collées ici de façon officielle et les autorités à tous les niveaux sont au courant. Et j’ai tous les documents originaux”.
A la question de savoir si les occupants de cette forêt mesurent les dangers de cette occupation, notre interlocuteur accuse plutôt les ministères de l’habitat et de l’environnement qui ont loti cette partie devenue propice à l’habitation.
“Nous sommes dans un État. Il y a des ministères qui sont en charge du lotissement et de la vente des domaines. S’ils trouvent normal de lotir et propices à l’habitation, les citoyens viendront acheter et s’installer parce qu’on se dit que ce sont des spécialistes et que des études préalables ont été certainement faites avant de procéder à la vente”, dira-t-il ensuite.
En attendant que l’Etat prenne des mesures idoines pour protéger cette forêt montagneuse et freiner les dégâts environnementaux et sociaux, des individus continuent de vendre le reste de la forêt qui pourtant joue un rôle vital dans la régulation du climat.