C’est le constat que l’on peut faire en observant attentivement l’état actuel de nos routes principales et secondaires, en milieu urbain tout comme en zone rurale. D’une manière générale, presque tout est dégradé et demande à être refait ou entretenu d’urgence, dans un contexte de sursaturation des routes par le trafic automobile. Pour ne citer que deux exemples, l’axe Conakry-Kindia-Mamou-Dabola- kouroussa-Kankan-Siguiri est en pleine déconfiture, celui entre Conakry-Coyah-Maférenya- Forécariah-Pamelap est aussi en bouillie. Pour un usager privilégié confortablement installé dans son véhicule 4×4, la distance Conakry-Kankan d’une longueur approximative de 630 km se fait, selon la dextérité du conducteur, en 15 à 20 heures environ durant la saison sèche et le double de ce temps si c’est en saison des pluies. Au contraire, pour les malheureux usagers qui recourent au transport en commun, le même trajet se parcourt en deux jours pendant la saison sèche et en quatre jours ou plus durant l’hivernage.
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Il faut toutefois ici saluer et encourager les efforts qui sont en train d’être fournis par le gouvernement et son ministère chargé des Travaux Publics (MTP) pour d’une part, réhabiliter, construire et améliorer certains axes du réseau routier national à savoir : Coyah-Mamou-Dabola; Dabola-Kouroussa; kanakan-Mandian, Lola-N’zo; Gueckedou-Kondembadou; Kissidoudou (Pk63)-Gueckedou et Siguiri-Kintinia, ce qui totalise un linéaire de 800 km d’après le MTP, et d’autre part, pour restaurer et aménager certains grands carrefours de la capitale (Matoto, Sangoyah, Kissosso et Lambandji). Même si l’expérience du terrain ne permet pas encore de percevoir clairement l’impact de ces travaux en cours de réalisation, il est à espérer que ces efforts ne cesseront d’être soutenus et multipliés partout où besoin est.
Pa ailleurs, dans les principaux centres urbains du pays (à commencer par Conakry), l’insuffisance chronique de routes secondaires se fait remarquer par l’affluence massive des moto-taximens qui ont pris la place des automobilistes pour assurer le transport des personnes à l’intérieur des quartiers urbains. Désormais, même les espaces réservés aux piétons sont très vite accaparés par les deux-roues. Et attention au piéton qui traverse la route, il ne doit surtout pas courir, mais avancer lentement pour permettre aux flots de motards qui ondulent comme un banc de sardines de l’esquiver olympiquement. Mise à part l’état piteux des voiries urbaines, la prolifération des petits commerces aux abords des routes a réduit considérablement la capacité de service de celles-ci et rendu très difficile le passage des véhicules routiers. Dans les quartiers à forte concentration de populations, on voit chaque jour les voies de circulation perdre une partie de leur section à cause de leur envahissement par les commerces de tous genres. En plus de cela, la désorganisation et le désordre qui caractérisent la circulation routière en Guinée, aggravés par l’irrespect des règles de la sécurité routière et l’affairisme des agents de police routière ont transformé nos routes en lieux de défilés où chaque pas est réglé selon une cadence rythmée.
Si rien n’est fait par les autorités pour remédier à ce problème d’occupation des voiries urbaines par les commerces et les marchands ambulants, on pourrait bientôt assister à une disparition totale des véhicules quatre-roues des voies routières. Car à cette allure il ne faudra pas s’étonner de voir d’abord les moto-taxis remplacer complètement les véhicules quatre roues, puis elles-mêmes finir progressivement par céder leur place aux piétons sous la pression des marchands ambulants et des marchés de fortune. Cela sera peut-être un bien pour l’environnement, mais le coût économique et social qu’il impliquera sera insurmontable pour le pays. C’est pourquoi, il est dès à présent indispensable que le gouvernement renforce davantage son engagement vis-à-vis du development des infrastructures routières et s’attaque vigoureusement au problème de la congestion des voiries routières qui a un coût énorme pour le pays à tous égards.
À lire prochainement : Que faut-il faire pour résorber la congestion routière en Guinée ?