Tout le monde en convient : une circulation routière est régie par des règles strictes qui permettent qu’elle se déroule du mieux possible. Aussi, tant les agents du contrôle routier que les usagers cherchent-ils, chacun en ce qui le concerne, à éviter qu’elle se grippe, se paralyse ou s’interrompt, même pour un court instant.
Les premiers veillent au maintien de sa fluidité, par la régulation qu’ils assurent, la surveillance et le contrôle qu’ils exercent et, au pire des cas, les sanctions qu’ils infligent.
Les seconds, quant à eux, s’appliquent à conduire comme il se doit, dans le respect du code de la route. Tout cela est ordonné, codifié, régi et structuré de façon à assurer à tous une mobilité et une sécurité, des plus parfaites qui soient.
Mais, vous conviendrez avec moi que c’est presque un tableau idyllique que nous présentons là. Tout est décrit comme parfait et bien réglé.
Serait-ce la réalité tangible à laquelle nous sommes confrontés au quotidien, surtout dans la capitale ? La réponse, c’est non!
Il nous faut nuancer et reconnaître que les choses ne se passent pas toujours, de façon aussi harmonieuse que nous avons voulu les présenter.
On le voit bien, avec tous les problèmes que la circulation génère chaque jour : les nombreux embouteillages, les mauvais comportements, les multiples infractions, les pannes et les accidents, etc.
C’est bien tout cela qui caractérise notre circulation. Elle est saturée et porteuse d’un trop-plein de stress qui empêche la sérénité dans les réactions et les comportements sur la route. Personne n’est à l’abri.
Les usagers, tout comme les agents, en font les frais. Tout le monde subit les effets nocifs que les tribulations de la circulation produisent sans arrêt et les réactions face au phénomène varient, selon les individus.
Le stress chez les usagers se manifeste de diverses manières. Il fragilise, perturbe et déstabilise le conducteur, surtout quand il n’est pas préparé à y faire face. Ainsi, peut-on expliquer le changement de comportement qui s’opère chez un conducteur réputé comme modèle. Dès lors que le stress s’empare de lui, les mérites qu’on lui reconnaissait auparavant disparaissent. On le voit désormais, qui ne fait preuve d’aucune anticipation dans la conduite de son engin. Il s’est plutôt mué en conducteur distrait, irritable, nerveux, empressé, intolérant, donc hautement imprudent…. Et voilà comment, celui dont le comportement exemplaire était apprécié de tous, se retrouve du coup, négativement transformé !
Qu’on prenne garde de laisser le stress s’élargir au point de toucher les usagers dans leur ensemble. Il est l’un des pires éléments de perturbation qu’une circulation routière puisse connaître. Laisser ce mal atteindre tout le monde, y compris les agents, équivaut à déclencher une épidémie d’infractions et de mauvais comportements sur la route. Une porte ouverte pour la multiplication des accidents!
Pour y parer au plus vite et du mieux possible, les experts n’ont pas attendu. Ils ont recommandé d’intégrer cette thématique dans la formation à l’auto-école et de l’insérer également dans le recyclage ou le perfectionnement des chauffeurs en activité. Aujourd’hui, l’étude du stress constitue un des chapitres essentiels de la conduite défensive. Vu son intérêt pour la prévention routière, c’est une matière qu’on doit nécessairement enseigner dans les écoles de conduite automobile.