A l’invitation du reggaeman Élie Kamano reconverti en politique, le panafricaniste Kemi Seba séjourne présentement à Conakry. Il est arrivé dans l’après-midi de ce lundi 4 octobre 2021.
A sa descente d’avion, l’hôte de Conakry à qui le régime déchu d’Alpha Condé avait opposé un refus de fouler le sol guinéen en 2018, s’est exprimé en ces termes :
« De l’émotion ! Les premières secondes que j’ai passées à fouler ce sol guinéen, le sol de Sékou Touré, une terre de la résistance africaine primordiale, une terre de dignité, une terre de plusieurs peuples qui, Unis, ont construite. C’est un phare du panafricanisme. Et de par la mission de vie qui est la mienne et qui est celle de toutes celles où de tous ceux qui me suivent dans le monde, être présent en Guinée, c’est plus qu’une fierté.
J’ai toujours dit que rien n’est éternel sauf Dieu. Et ceux qui pensent qu’ils peuvent interdire à leurs frères et sœurs de fouler le sol dès lors qu’ils défendent le droit de la dignité humaine, se trompent. La preuve en est qu’il y a trois ans, j’ai été arrêté par les militaires et expulsés. Et trois ans après, la personne qui m’a fait arrêter n’est plus là et moi, je peux fouler le sol de Guinée. Ça doit une leçon en rappel d’humilité pour la population dans sa globalité.
Je suis venu ici communier avec les Guinéens au nom de notre ONG Agence panafricaniste, de toutes celles et de tous ceux qui nous soutiennent. Je suis venu aussi rappeler aux institutions sous-régionales notamment la CEDEAO, qu’il faut respecter le choix du peuple. Parce que bizarrement, la CEDEAO est silencieuse quand il y a les troisièmes mandats, quand il y a les quatrièmes mandats, quand il y a les mandats illimités, quand il y a des persécutions vis-à-vis des populations. Très silencieuse, la CEDEAO est.
Mais quand le peuple aspire à du changement, et quand certaines personnes prennent leurs responsabilités pour que ce changement ait lieu, la CEDEAO est silencieuse. Ma mission de vie est de lutter contre le colonialisme. Mais n’oublions jamais que le colonialisme est exogène et endogène. Certains ont tout intérêt à ce que les populations qui habitent sur des sols extrêmement riches ne puissent jamais jouir de ces richesses-là.
Il est temps de rappeler aux colons noirs et blancs que la population africaine et la population guinéenne notamment veulent l’autodétermination et veulent jouir de leurs propres ressources. Je suis venu pour ces raisons. C’est notre mission de vie panafricaine. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici. Et nous irons au bout quel qu’en soit le prix.
Amour et affection illimités pour les Guinéens. Et je peux vous assurer une chose. Nous allons tout faire pour plus que jamais redynamiser la dynamique panafricaine aux XXIe siècle dans ce pays. Je suis vous tous. Vous êtes nous tous. L’ONG Agence panafricaniste est présente et compte être ici longtemps pour accompagner les différents mouvements.
Je remercie ceux qui m’ont invité. J’aurai l’occasion de parler longuement de ces derniers, parce qu’ils se sont organisés. Il se sont sacrifiés pour que cette chose puisse être faite. Et pour le reste, c’est notre ONG qui a déployé les moyens qui sont les nôtres, nos petits moyens pour faire venir l’équipe. Et c’est ce que nous continuons à faire grâce à nos nombreux soutiens au sein de la population africaine et diasporique.
(…). Par expérience, j’ai appris qu’il n’est pas nécessaire de tout se dire. Peut-être que certaines choses sont prévues nous verrons. Mais une chose est certaine : je suis venu voir de moi-même les différents mécanismes du système actuel et faire en sorte d’accompagner à notre façon un meilleur changement pour la Guinée, parce que le changement de la Guinée c’est le changement de l’Afrique. Il y a un changement qui se fait un peu partout. Vous avez vu ce qui se passe au Mali. Vous avez vu ce qui se passe en Guinée. Ce n’est pas un hasard si Hassimi Goïta était présent ici. Et je pense qu’il faudra continuer sur ce terrain-là ».