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Guinée – L’UE et l’ONU dans l’esprit du CNRD : quand la CEDEAO se fourvoie

Si les coups d’Etat sont naturellement condamnés de facto, la prise du pouvoir par l’armée guinéenne est un véritable cas d’école. D’une part, nous constatons l’approbation quasi unanime du coup de force au sein de la communauté guinéenne, y compris dans le camp de celui qui était considéré comme un « demi-dieu », l’ex président Alpha Condé par son entourage hostile aux intérêts du pays.  D’autre part, dans la communauté internationale, le malaise et les incompréhensions sont tangibles face aux sanctions tous azimuts de la CEDEAO.

La subsidiarité qui est un principe partagé au sein de  la communauté internationale – qui laisse la responsabilité première à l’entité compétente la plus proche des parties directement concernées la CEDEAO dans le cas présent- ne semble non plus peser une graine.

En dépit de l’absence des ambassadeurs des pays de la CEDEAO, qui exécutent uniquement des instructions du « club des présidents » qui la composent et qui s’emmêlent aujourd’hui les pinceaux, au vu des positions controverses relevées entre les déclarations officielles et les avis de certains chefs d’Etat membres, la plupart des représentations diplomatiques et consulaires accréditées en Guinée était présente à la cérémonie de prestation de serment (France, Russie, Japon, Chine, Palestine, Maroc, etc… ).

Dans le même tableau, les Nations Unies qui jouent un rôle de bons offices et mènent des plaidoyers dans les moments de crises politiques et sociales,  ont aussi marqué une forte présence à l’investiture du nouvel homme fort de la Guinée, le jeune colonel Mamadi Doumbouya, âgé de 37 ans.

Aujourd’hui, sans pour autant jeter l’opprobre sur l’organisation sous régionale, les Guinéen(ne)s sont en droit de se demander ce que recherche réellement la CEDEAO.  Sa position n’est-elle pas un abus d’autorité dont le but serait de punir tout un peuple, au profit d’un membre de son club déchu ?

Surtout que dans un récent communiqué, l’Union Européenne (UE) se dit disposée  »à accompagner les processus de transition en Guinée et au Mali, en étroite collaboration avec la CEDEAO, l’Union africaine, les Nations Unies et ses autres partenaires. »

Il n’est pas étonnant que l’Union européenne déclare accueillir favorablement la décision de la CEDEAO d’initier le processus de réexamen du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001, afin de renforcer la démocratie, la paix et la stabilité dans la région.

Le Protocole additionnel intervient en 2001, à la fin d’une décennie de démocratisation, comme expression d’une nouvelle résolution politique collective des Etats membres de la CEDEAO à faire avancer la prévention et la résolution des crises et conflits violents et atteindre la paix et la sécurité par le développement…

Pour sa part, le système des Nations Unies demande à la junte militaire de placer la lutte contre la corruption et l’impunité au cœur de la transition politique en Guinée.

En tous cas, les peuples des États membres devraient, ensemble, demander des comptes à leurs dirigeants. A l’image de ce qui vient de se produire en Guinée, il faut libérer la CEDEAO des intérêts égoïstes de certains dirigeants qui se croient intouchables, quand ils agissent au sein des instances régionales, africaines et internationales. N’en déplaise aux membres du club de présidents, le vent d’un éveil des consciences des populations ne tardera pas à souffler.

Ce qui a fait tomber Alpha et son système pourrait bien faire chuter l’establishment  du club érigé en modèle de gestion au sein de la CEDEAO. A cette allure, plusieurs signaux d’une tempête ouest africaine, après celle du nord, sont en train de virer au rouge vif.

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