Le procès de l’ancien ministre de l’Éducation préuniversitaire, Dr Ibrahima Kourouma, et de l’ancien Directeur Administratif et Financier (DAF) du même département, Mohamed V Sankhon, touche à son épilogue avec la réquisition de cinq ans de prison à leur encontre, ainsi qu’une amende de 50 milliards de francs guinéens, ce 17 mars 2025.
Ce réquisitoire a été prononcé par le substitut du procureur au sein de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), dans le cadre de leur implication présumée dans un détournement de fonds publics et un enrichissement illicite.
Dr Ibrahima Kourouma a été placé sous mandat de dépôt le 21 avril 2022, après avoir été accusé de malversations financières portant sur des sommes colossales. Dans ce dossier, lui et Mohamed V Sankhon sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 12 millions de dollars américains et 612 milliards de francs guinéens pendant leur gestion des fonds publics destinés à l’éducation préuniversitaire et à d’autres projets gouvernementaux.
Le substitut du procureur a détaillé les faits reprochés aux prévenus, soulignant leur responsabilité dans la mauvaise gestion des fonds publics et leur enrichissement personnel. Selon l’accusation, les terrains et propriétés acquis par Dr Kourouma et Mohamed V Sankhon durant leur mandat seraient le fruit de l’utilisation illégale des fonds publics à des fins privées. Le procureur a insisté sur le fait que ces acquisitions ont été réalisées alors qu’ils occupaient des postes de pouvoir au sein du ministère de l’Éducation préuniversitaire.
Pour le substitut du procureur, l’ex-ministre devrait « avoir le courage de s’excuser auprès du peuple de Guinée », précisant que la gestion de Dr Kourouma et Sankhon avait non seulement compromis des ressources publiques, mais aussi terni l’image de l’État.
Face à ces accusations, le procureur a demandé que les deux prévenus soient condamnés à cinq ans de prison chacun, en vertu des articles 164, 165 et 716 du Code pénal guinéen. Une amende de 50 milliards de francs guinéens a également été requise, en plus de la confiscation des biens des prévenus déjà identifiés et de ceux qui pourraient l’être à l’avenir par la DOCAD.
Le procureur a également souligné que les prévenus doivent être tenus responsables de l’intégralité des fonds détournés, en appliquant les dispositions de l’article 768 du Code pénal, qui impose la saisie des biens lorsque les montants détournés n’ont pas été restitués. Cette mesure de saisie concerne également les biens que la DOCAD pourrait identifier dans les mois à venir.
Des réquisitions contre lesquelles la défense plaide actuellement, avançant des arguments visant à prouver l’innocence de leurs clients, qui continuent de plaider non coupables.