L’affaire de détournement de deniers publics par l’actuelle ministre de l’enseignement technique Zenab Dramé pourrait donner raison à tous ceux qui qualifient notre appareil judiciaire de justice à deux vitesses. En effet, alors que la procédure pour détournement de deniers publics déclenchée par le procureur de Kaloum et conduite par le doyen des juges d’instruction du tribunal de la même commune Sekouba Condé n’avance pas, l’autre procédure de la même affaire pour diffamation avance à la vitesse de la lumière. En effet, les trois journalistes Youssouf Boundou Sylla de Guineenews, Ibrahima Sory Traoré de Guinée7 et Moussa Moise Sylla de Inquisiteur qui étaient attendus au tribunal le 15 décembre, ne comparaitront plus ce jour à cause de l’investiture du président Alpha Condé déclarée chômée et payée. Aujourd’hui 14 décembre 2020, un huissier a signifié une nouvelle citation à comparaître pour le mercredi 16 décembre à 8 heures, soit le lendemain de l’investiture
Selon des avocats contactés, les délais imposés violent le code de procédure pénale guinéen qui stipule en en son Article 658 que : « Le délai entre le jour où la citation est délivrée et le jour fixé pour la comparution devant le tribunal correctionnel ou de simple police est d’au moins :
- 5 jours si la partie citée réside au siège du tribunal ;
- 8 jours si elle réside dans le ressort du tribunal ;
- 10 jours si elle réside dans un ressort limitrophe ;
- 20 jours si elle réside dans un autre ressort du territoire de la République de Guinée ;
- 3 mois dans tous les autres cas. ».
Or, un des journalistes cités se trouvant à l’extérieur de la Guinée, le tribunal devrait normalement attendre trois mois.
A moins qu’il y’ait une volonté de donner une sentence expéditive de nouvelle virginité à Madame la Ministre, avant la formation imminente d’un nouveau gouvernement.