Poursuivi au préjudice de l’ancien président de la Fédération guinéenne de football Salifou Camara alias Super V, le reggaeman et politicien Elie Kamano s’est vu décerner contre lui, à l’audience, un mandat de dépôt. Il a été aussitôt conduit dans le box des détenus avant d’être conduit quelques minutes après vers la Maison centrale. Énervé par cette tournure inattendue, son avocat Me Salifou Béavogui a quitté le tribunal sans dire mot à la presse. Ses derniers mots ont été prononcés dans la salle d’audience. D’abord à l’endroit du juge : » monsieur le président, vous allez vite dans ce procès Déh ! Je vois que tout cela était préparé. » Puis à l’endroit de son client : » du courage ! »
Pourtant, à l’entame de l’audience, rien ne semblait prédestiner Elie Kamano en prison. En prévenu libre, l’artiste a d’abord décliné son identité. Puis, il dira qu’il ne reconnaît pas les faits de « diffamation et injures » pour lesquels il est poursuivi. « Je ne reconnais pas les faits, mais je demande un report pour préparer ma défense. Mon avocat, vous en parlera mieux », dira Elie Kamano. L’avocat a renchéri en demandant un report à quinzaine, puis un report à huitaine.
Le procureur s’est opposé à cette demande de report estimant que le prévenu avait déjà reconnu les faits au parquet et a même demandé pardon. « C’est son avocat qui lui demande de ne pas plaider coupable, or il avait déjà demandé pardon…», dira le représentant du ministère public.
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Alors que le débat tournait autour du report ou non de l’audience pour permettre au prévenu de préparer sa défense, le juge Mohamed Diawara a rappelé qu’Elie Kamano faisait l’objet d’un mandat d’arrêt et que ce mandat n’a pas été révoqué. Un mandat de dépôt a donc été tendu aux gardes pénitentiaires qui ont conduit Elie Kamano dans le box des détenus…