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Traque aux faux médicaments : une cargasion d’une valeur de plus de 33 milliards GNF saisie

La Brigade de répression des produits médicaux illicites appelée ‘’Médicrime’’, a présenté ce vendredi 28 décembre à son siège à Matam, un camion à bord duquel des «faux» médicaments » de 120 tonnes dont la valeur marchande est estimée à 33 milliards de francs guinéens.

Interpellé, le chauffeur du camion a nié toute connaissance relative à ses colis dont il avait charge de transporter à l’intérieur du pays.  Bangaly Traoré, puis que c’est de lui  il s’agit, dit avoir l’habitude de convoyer les bagages sans connaitre la provenance. «J’ai été interpellé au carrefour Constantin par deux gendarmes alors que je m’apprêtais à partir pour Kankan. Ces deux hommes m’ont escorté jusqu’au siège de la Brigade Médicrime à Matam. Je n’étais en compagnie du  convoyeur du nom de Laye Kourouma connu sous le sobriquet de «Laye Macenta». Je ne connaissais pas le contenu des cartons», a-t-il déclaré à la presse.

Interrogé, Dr. Manizé Kolié, un des premiers pharmaciens privés de Guinée et également secrétaire général du syndicat des pharmaciens, s’est réjoui du coup de filet avant d’affirmer qu’il restera dans l’histoire. «Cet acte va rester dans les annales de notre pays. Un cas similaire vient de se produire au Sénégal où deux Guinéens transportaient des faux médicaments. Aujourd’hui, ils écopent une peine de sept ans de prison avec une amande de 200 millions de francs CFA», a-t-il rappelé.

A en croire ce professionnel des produits pharmaceutiques, les médicaments contrefaits sont synonymes de mort. «Personne n’est épargné, ceux qui se livrent à cette pratique sont des ennemis de la Guinée. Il faut qu’ils servent d’exemple pour qu’ils ne parlent plus des médicaments. D’ailleurs, c’est la troisième guerre mondiale qui ne fait pas de bruits mais qui fait plus de dégâts que les guerres précédentes. La commission Santé du parlement a déclaré dans son rapport que chaque semaines, 500 nouveau-nés meurent. Je peux sans risque d’être démenti que, cela est dû à la consommation des faux médicaments avant l’accouchement. A cette allure, notre pays va disparaitre dans quelques années», s’est-il alarmé.

Prenant la parole, Dr. Hawa Diakité, présidente de l’Ordre national des pharmaciens de Guinée n’a pas, sous le coup de l’émotion, trouver de mot juste pour remercier les la Brigade Médicrime. Avant de rappeler que ces vendeurs des produits illicites vendent la mort à nos concitoyens alors que les pharmaciens sont formés pour défendre la santé publique.

«Depuis mon élection, je n’ai cessé un seul instant d’interpeller tous les professionnels des produits pharmaceutiques afin que nous peaufinions des stratégies pour lutter contre les faux médicaments. Aujourd’hui, je remercie le ministère de la Défense nationale à travers la gendarmerie nationale qui mène une lutte sans relâche pour traquer les manipulateurs des substances extrêmement  dangereuses pour la santé publique», a-t-elle fait savoir.

Pour sa part, le Dr. Mamadouba Fougué Camara, commandant de la Brigade Médicrime Guinée est revenu en substance sur son enquête qui a abouti au démantèlement de ce réseau de trafiquants des produits pharmaceutiques.

«Il y a plus d’une semaine que nous sommes en train de filer ce réseau de trafiquants de faux médicaments en direction de l’intérieur du pays. Il y a quatre jours qu’ils ont fait sortir quatre camions. Nous avons filé deux camions, l’un a été intercepté à partir du carrefour Constantin et l’autre au carrefour de Kissosso. Pour ce deuxième camion de Kissosso, ils ont créé un guet-apens pour dire que le camion est tombé en panne dans l’intention de créer des obstacles. Un premier camion est arraisonné et nous avons rendu compte au Procureur de la République. Nous sommes dans une dynamique de lutte à outrance contre les faux médicaments. Le camion a 120 tonnes de faux médicaments à bord en partance pour Kankan, Kéréouné et N’Zérékoré. Il s’agit d’un grand réseau installé non seulement à l’échelle nationale mais dans la sous-région notamment au Mali, au Sénégal, en Sierra Léone et au Liberia. C’est pour toutes ces raisons que notre pays était devenu dans un passé lointain comme la plaque tournante des faux médicaments. La valeur de ces produits illicites est estimée à plus de 33 milliards de nos francs», a-t-il expliqué.

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