Généralement, les samedis, jour du marché hebdomadaire, au petit matin, ne soyez pas surpris de voir autour du marché central de Petel des camions bennes qui débarquent des personnes, le plus souvent des femmes venues faire leurs provisions ou vendre leurs produits. Alors que ces camions sont essentiellement réservés pour le transport des bagages et autres matériaux, ces usagers s’exposent ainsi à de gros risques sur des routes impraticables. Et surtout lorsque l’on sait que les routes continuent d’endeuiller des familles à travers tout le pays.
Faute de routes praticables et d’autres moyens comme alternatives, les citoyens des localités éloignées, empruntent les camions qui, eux-seuls, peuvent aller dans ces zones.
Abdoulaye Kolla Diallo, le secrétaire général du syndicat des transporteurs de Lélouma est conscient du phénomène : « le problème est que ces localités dans lesquelles ces camions embarquent ces personnes, sont très enclavées. Ce sont seulement ces camions qui peuvent aller jusque là-bas. Les petites voitures, ne peuvent y aller. D’où cette situation. Et si toutefois ces camions arrivent, les passagers n’ont pas de choix que de s’embarquer. C’est ce qui fait que ces camions les transportent ».
« Il y a des taxis, mais compte tenu du mauvais état de la route, ces petits véhicules ne peuvent pas faire certains tronçons. Actuellement, nous sommes en train de solliciter de l’aide pour la restauration des routes afin que les taxis puissent faire la navette entre ces localités et le centre-ville », poursuit-il.
Du côté de la police routière, le commandant Abou 2 Camara se dit très préoccupé par cette situation. Mais le problème est qu’il n’y a pas d’autres véhicules pour permettre ces usagers de rallier le centre-ville hormis ces camions. Du coup, il n’est pas facile de résoudre ce problème surtout avec l’état actuel des routes.
« Les camions ne sont pas du tout destinés à transporter des personnes mais plutôt des matériaux. Mais il n’y a pas d’autres solutions. Les localités sont éloignées du centre de la commune urbaine et il n’y a pas de taxis. Il n’y a que ces camions. En plus, le mauvais état de la route aussi empêche énormément les usagers de circuler normalement. Je vais personnellement m’entretenir avec les membres du syndicat des transporteurs pour essayer de trouver une solution à ce problème. Ensemble, nous allons essayer d’identifier des endroits accessibles aux taxis ou nous allons demander aux populations de rallier afin de s’embarquer. En tout cas, avec ces camions, les risques sont énormes », prévient le commandant de police.
Interrogé par rapport à cette situation, cette femme qui a requis son anonymat explique : « C’est risqué. Je suis parfaitement d’accord mais il n’y a pas de taxi pour nos déplacements. C’est seulement ce gros véhicule qui nous aide le jour du marché pour venir à Petel et pour rentrer chez nous le soir. La route n’est pas du tout bonne. C’est certainement pour cette raison que les conducteurs de taxis évitent de faire les liaisons. C’est notre seule option ».
Enfin, on peut affirmer qu’en empruntant ces camions comme moyens de transport, ces citoyens s’exposent sciemment ou inconsciemment à des hauts risques sur des routes dans des piteux états.