En optant pour la biométrisation des documents administratifs, le gouvernement guinéen pensait empêcher et dissuader les contrefacteurs. Bien au contraire. Ces derniers deviennent plus ingénieux en ajustant sinon en sophistiquant leur modus operandi dans la réalisation de leur sale besogne. C’est du moins, ce qu’indique le cas de ce réseau de faussaires démantelé par la police et présenté à la télévision nationale ce samedi 5 août.
Les agents du commissariat de police de Nongo ont mis la main sur trois trafiquants dont une femme, qui ne laissent aucun document à l’abri. Passeports, cartes d’identité nationale, cartes grises de véhicule, visas d’entrée ou permis de conduire, rien n’est épargné.
Le coup de filet réussi est parti d’une alerte d’une famille dont deux membres ont fait l’objet d’une « interpellation » à la frontière guinéo-sénégalaise pour usage de faux documents, notamment la carte d’identité nationale, d’après l’agent enquêtrice interrogée.
L’un des mis en cause dont le visage est flouté à la télévision, reconnaît les faits et explique le procédé : « je procède d’abord au scanner. Ensuite, je fais les modifications et j’imprime. Il y a des attestations de travail, des diplômes, des relevés de notes, des cartes biométriques et des permis… »
C’est un réveil brutal pour les populations et les autorités, mais cela a tout de même le mérite d’interpeller les citoyens et les autorités qui doivent travailler de concert contre ces pratiques néfastes et rétrogrades. Non seulement en se débarrassant des intermédiaires et autres démarcheurs véreux qui pullulent au sein des services concernés et dans les environs, mais aussi en rendant davantage accessibles les documents biométriques dont le non-respect du délai officiel de délivrance reste encore un problème entier.